Montréal

Les 16 et 24 octobre derniers, les équipes pastorales du diocèse se sont réunies pour une journée d’écoute et de réflexion, sur invitation de Mgr Christian Lépine. Elles mettaient fin ainsi au processus de rencontres amorcé le 8 octobre dernier au sein de la communauté anglophone *(voir lien ci-dessous). Près de 200 participants issus de 72 paroisses y étaient présents.

Ces rencontres avaient lieu dans le cadre du chantier diocésain, lequel nous invite à travailler de concert pour développer le volet missionnaire de notre Église. Mgr Dufresne, vicaire épiscopal, a en guise d’introduction rappelé que cette année l’accent serait mis sur « l’écoute ». Une démarche en quatre temps visant à explorer la capacité d’écoute individuelle et collective a été proposée aux participants.

Durant la plénière, des intervenants ont souligné qu’il faudrait soigner davantage l’écoute et le dialogue au sein de nos instances ecclésiales. Quelques personnes ont en effet exprimé le désarroi des paroisses vivant des difficultés de toutes sortes et leur découragement devant le peu d’échos recueilli auprès de la curie diocésaine. On a aussi mentionné que la volonté diocésaine sur le chantier devrait faire l’objet d’un plan clair, ce qui permettrait de bien le comprendre et de le mettre en œuvre adéquatement.

Au cours de l’après-midi, les participants se sont penchés sur le dossier des abus sexuels dans l’Église et sur leurs retombées, chez les individus et dans les communautés. Les partages en petits ateliers ont permis à tous de s’exprimer. Vu ce qui a été révélé à l’échelle mondiale et diocésaine, c’est de la honte, de la colère, de la peine et de l’incompréhension que les participants disent avoir ressenti face aux gestes des prêtres ou des membres du personnel visés. De plus, on a déploré l’attitude de certains évêques, laquelle a dans le passé aggravé la situation. Or, il y a aujourd’hui une forte volonté de briser la culture du silence, signe d’espérance. Loin d’être découragés, les membres des équipes pastorales ont bien indiqué que cette crise ne remet en cause ni leur foi ni leur engagement. Bien au contraire, ils affirment aimer leur Église malgré ses imperfections. Ils disent aussi se sentir responsables d’assurer la protection des enfants et des personnes vulnérables, de trouver des solutions aux situations douloureuses et de pallier le manque de communication.

Mgr Christian Lépine a écouté et entendu les joies et difficultés des participants, et il en a profité pour bien préciser qu’il nous est impossible de prendre le tournant missionnaire si nous ne sommes pas prêts à écouter ce que l’Esprit Saint nous dit lorsque nous voyons la souffrance produite par les abus sexuels. Aujourd’hui, évangéliser c’est savoir écouter les victimes et accueillir les questions et commentaires soulevés dans les différents milieux. « N’ayons pas peur de la vérité et de ses conséquences » ont été les derniers mots de Mgr Lépine.

En fin de journée, Mgr Faubert, vicaire général du diocèse de Montréal, a promis aux participants qu’une synthèse des trois rencontres des équipes pastorales du diocèse serait réalisée d’ici la fin novembre. Les pistes d’action qui en émergeront seront prises en compte et appliquées. Les paroisses en seront tenues informées.

*(voir article).