Montréal

C’est à la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde que s’est retrouvée de tous azimuts et de tous les milieux la belle grande famille que forme la Maison du Père depuis maintenant 50 ans. Une messe s’est déroulée pour souligner ce grand événement, 50 ans de dévouement et de travail « pour que la rue ait une issue »…

« Quand je distribuerai tous mes biens pour la nourriture des pauvres […] Si je n’ai pas la charité, tout cela ne sert à rien » (1 Co 13, 3). Cette forte parole de Saint Paul était on ne peut plus touchante en cette messe du dimanche 27 octobre, où était célébré le 50e anniversaire de la Maison du Père.

François Boissy, Président directeur général de la Maison du Père, a pris le temps, au début de la célébration, de remercier tous ceux et celles qui se sont impliqués au cours des 50 dernières années afin que la mission de la Maison du Père puisse continuer. Ces remerciements touchaient 200 bénévoles et 113 employés qui composent actuellement l’équipe de la Maison du Père et permettent de faire vivre cette œuvre. Son souhait, comme il l’a mentionné, est « que la rue ait une issue pour le plus grand nombre d’individus ».

Heureux celui qui entend

« Un pauvre crie, le Seigneur entend » (Ps 34,7). C’est en s’appuyant sur ce verset du psaume 34 que Mgr Christian Lépine, archevêque du diocèse de Montréal, a introduit son homélie. Empruntant les mots du pape François il a rappelé que « nul ne doit croire que son cri s’est perdu dans le vide ». « Je rends grâce à Dieu pour tous ceux et celles qui ont entendu [ce cri] », invitant toutefois les gens à « entendre toujours davantage » et à se faire proches des plus pauvres. S’il est vrai que la pauvreté matérielle est un des terrains de bataille de la Maison du Père, il a toutefois souligné les autres pauvretés d’où provient le cri humain. Ce cri, il est entendu lorsque quelqu’un ouvre la porte pour « rejoindre la personne dans sa détresse profonde et l’accompagner dans la réinsertion sociale » et au-delà « jusqu’à ce que [cette personne] puisse retrouver la force de passer au suivant », d’être capable d’aider à son tour, a exprimé Mgr Lépine.

Redonner au suivant, c’est exactement ce qu’a fait Mike*. Dans un petit témoignage, il a partagé de manière touchante, comment la Maison du Père, et particulièrement le « frère Marc », qui l’ont sorti de ses problèmes de consommation et de son mal de vivre lorsqu’il avait 25 ans. Il a trouvé en eux cette figure de « Jésus, les bras ouverts » : « [J’ai compris] la foi par les œuvres » a-t-il dit, avec une profonde reconnaissance. Maintenant enseignant dans un cégep en technique spécialisée, il a raconté avoir vraiment vécu cette expérience de donner au suivant à travers une rencontre qu’il a organisé entre ses élèves du cégep et les « gars de la rue » à la Maison du Père.

Un goûter festif a suivi la célébration, permettant aux uns et aux autres d’échanger et de se retrouver dans une chaleureuse ambiance.

50 ans d’histoires

À la demande de Mgr Grégoire en 1969, c’est l'abbé Guy Laforte, prêtre diocésain, qui se lancera dans cette mission avec les gens de la rue. À son décès en 1975, l'Ordre des Trinitaires prend la relève. Aujourd’hui, la Maison du Père continue son œuvre, offrant non seulement un «refuge pour manger et dormir», mais aussi des soins d’hygiène, des services de santé, des soins palliatifs pour hommes itinérants, du support administratif, à la réinsertion sociale, etc.

Pour en apprendre davantage sur la Maison du Père et son œuvre : https://www.maisondupere.org

* Nom fictif