Montréal

À une année des festivités du 375e de la ville de Montréal, Mgr Christian Lépine célébrait la traditionnelle messe commémorative de la fondation de la ville à la Basilique Notre-Dame dimanche dernier.

Juste avant la clôture, il a fait une demande claire au maire de Montréal Denis Coderre, qui était assis à la première rangée parmi d'autres dignitaires : « Serait-il possible, monsieur le maire, pour l'an prochain, lorsque nous fêterons le 375e anniversaire de Montréal, de faire de ce jour, un congé civique pour tous les montréalais? »

L'assemblée s'est esclaffée en battant des mains, alors que Mgr Lépine en rajoutait : « Enfin... je ne sais pas si ce genre de chose peut se faire... Mais bon, après cette demande, soit notre amitié demeurera très cordiale, ou bien commencera-t-elle à se flétrir... »  

Comme chaque année depuis 1917, une messe commémorative pour la fondation de Montréal est célébrée à la Basilique Notre-Dame - habituellement le dimanche le plus près du 17 mai, date de l'arrivée des fondateurs - suivie d'une cérémonie civique et militaire exécutée par le Régiment de Maisonneuve, Place d'Armes.

Cette tradition fut instaurée lors du 275e anniversaire de la ville à l'instigation de Victor Morin, alors président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et de la Société historique de Montréal (SHM).

À cette occasion, la SHM souligne toujours un événement historique : cette année, on soulignait le 150e anniversaire de la mort de l'historien François-Xavier Garneau (1809-1866) et les 150 ans d'histoire de l'église du Gesù.

Au tout début de la célébration eucharistique, M. Jean-Charles Déziel, président de la Société historique de Montréal, ainsi que Michel Lapierre, collaborateur au journal Le Devoir et membre du conseil d'administration de la SHM ont fait une brève lecture bien sentie sur l'importance du premier historien canadien-français F.-X. Garneau qui a façonné l'identité collective canadienne-française et québécoise. « C'est un anniversaire qui rappelle des origines mystiques dans un monde devenu unidimensionnel », a lancé M. Lapierre. Le ton était lancé.

Dans son homélie, Mgr Lépine a soulevé les grandeurs, mais aussi les blessures profondes qui ont façonné l'histoire de Montréal : « Nous devons faire redécouvrir à tous la dimension spirituelle de la fondation de Montréal. Célébrer, c'est d'abord dire merci à toutes les personnes qui ont fondé et bâti ce pays, dire merci pour les œuvres, dire merci pour les institutions.

« Le passé est aussi réel que le présent ; c'est-à-dire que ce que nous ne voyons pas est aussi important que ce qui est visible pour les yeux. C'est comme un arbre : on voit les branches, les feuilles, mais on ne voit pas les racines. Pourtant, les racines sont aussi importantes que le reste, et je dirais qu'elles prennent encore plus d'espace que le reste.

« En préparation du 375e qui aura lieu l'an prochain, pensons à trois choses : c'est cette année, il y a 374 ans, que Jeanne Mance et Maisonneuve quittaient la France dans le but de fonder Montréal : c'était dans un but spirituel, c'était dans le but de faire vie commune entre Français et Autochtones, c'était dans le but de secourir le pauvre et le malade. Méditons sur ces trois buts, car Montréal, c'est encore tout ça. Cette vocation est un immense don fait à Montréal. »

Rendez-vous l'an prochain : 17 mai 2017, 14h, jour même du 375e de Montréal!

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