Montréal

Samedi dernier, la chapelle Sainte-Rita était bondée de réfugiés, de demandeurs d'asile, de travailleurs saisonniers, d'immigrants et de nombreux paroissiens pour assister à la messe solennelle présidée par Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal.

On y célébrait le 60e anniversaire de sainte Rita, ainsi que le 15e anniversaire du Centre Scalabrini pour réfugiés et immigrants.

Les festivités entourant la fête de la sainte des cas impossibles et désespérés auront duré une dizaine de jours, en débutant par une neuvaine, pour finir par cette messe en italien, en français et en anglais (tous ont appris avec étonnement à quel point Mgr Lépine parlait bien l'italien!), une procession dans les rues du quartier Ahuntsic, un grand concert de musiques du monde et la supplique et vénération de la relique de sainte Rita.

Le tout était organisé par le Centre Scalabrini pour réfugiés et immigrants dont la mission, depuis 15 ans, est d'aider les immigrants et les réfugiés de la région de Montréal à s'adapter, à s'installer et à s'intégrer. C'est avec la devise évangélique « J'étais étranger, et vous m'avez accueilli » que son fondateur, Miguel Arevalo, lui-même ancien réfugié du Salvador pendant la guerre civile (1980-1992), a décidé d'allier sa foi et ses talents d'homme d'affaires pour accueillir l'étranger.

En plus d'offrir diverses formations, dont l'apprentissage du français, de l'anglais et de l'informatique, le Centre Scalabrini (qui est, en fait, un ancien presbytère et son église convertie en centre d'hébergement, de formation et d'opérations), outre sa salle multimédia, sa clinique légale, son centre de don, et une multitude de services, possède une dizaine de chambres pour accueillir les femmes seules. Elles viennent de partout, la plupart demandeuses d'asile : Cameroun, Mexique, Burundi, Algérie. Et si elles arrivent avec un bébé? « On ne peut pas les refuser! Certaines femmes sont arrivées enceintes, et elles ont accouché ici! Ce sont nos « petits Scalabrini », explique Miguel Arevalo, sourire en coin, en faisant visiter son Centre. 

Lors de son homélie, dans les trois langues, Mgr Lépine a demandé : « Que demandez-vous à sainte Rita dans vos prières? Elle est la sainte de l'impossible. Le fil conducteur de toute sa vie, c'était d'apporter la paix partout où elle passait : dans sa famille, dans son village, dans son monastère. Prions cette grande contemplative de la passion de Jésus - sainte stigmatisée de l'épine de la passion - pour toutes les souffrances dans nos familles, pour ses malentendus, ses problèmes de communication et ses blessures. Prions-la pour la réconciliation de nos familles et aussi pour la réconciliation au sein de notre Église.
 
Rappelons que le bienheureux Mgr Jean-Baptiste Scalabrini (1839-1905), appelé le père des migrants, est fêté le 1er juin.   

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