Montréal

Le 8 octobre dernier, près de 90 personnes ont participé à la première de trois « séances d’écoute » organisées par l’Archidiocèse de Montréal. Ces séances s’inscrivent dans le processus de transformation amorcé en 2018 pour passer d’une Église d’entretien à une Église de mission.

Cette activité anglophone a réuni en la paroisse St. John Brébeuf des représentants de 19 paroisses du secteur anglophone et trois communautés culturelles, et environ 24 prêtres y étaient. L’abbé Raymond Lafontaine, vicaire épiscopal des fidèles de langue anglaise, a ouvert la session; Cathie Macaulay, du Service d’accompagnement spirituel pour les personnes malades ou âgées à domicile (SASMAD), a guidé les participants durant trois périodes d’écoute.

La session du matin a dans l’ensemble porté sur les façons de se montrer attentif à ceux et à celles qui nous entourent, tant sur les bancs d’église que dans le quartier. La session en après-midi portait essentiellement sur un point : écouter les réactions des participants et leurs préoccupations sur les abus sexuels. La formule retenue a été des discussions en petits groupes paroissiaux, qui ont fait un rapport après chaque discussion.

Si bon nombre de paroisses ne se sentaient pas concernées par le problème des abus sexuels, presque toutes, par la voix de leurs paroissiens et de leurs prêtres, ont rapporté avoir été abasourdies et avoir ressenti de la honte, de la colère, de la peur et de la peine.

Certains ont indiqué qu’il existait maintenant un climat de suspicion, lequel n’était pas évident auparavant, notamment en ce qui concerne la préparation sacramentelle. « Les paroissiens ont besoin d’être rassurés », a dit Prem Neff de la paroisse St. John Brébeuf. Bien des prêtres sont embarrassés lorsqu’il s’agit de réagir aux signes d’affection naturels, a-t-elle ajouté.

En plus de fournir aux paroisses des outils pour composer avec le problème, les prêtres ont aussi besoin de soutien : « un endroit sûr pour discuter du problème et des difficultés rencontrées », a dit Elsa Rivera lors d’une intervention qui a suscité immédiatement des applaudissements. La nécessité « d’être alerte; et en cas de doute, d’en discuter et de faire enquête », comme l’a souligné Martina McLean, rapporteuse pour la paroisse St. Malachy. Presque tous ont exprimé leur satisfaction face à la politique diocésaine de Pastorale responsable qui est mise en œuvre dans l’ensemble du diocèse, « mais il faut faire plus », a souligné McLean.

Monseigneur Christian Lépine a dit que « nous voulons tous aller de l’avant; la prévention est un moyen ». Même si certains espèrent que ce moyen se révélera suffisant, il a insisté pour dire que « ce n’est pas assez ». «  Il nous faut aborder le problème de front. Nous voulons procéder non pas de manière brutale, mais en nous montrant magnanimes, humbles, bienveillants et confiants. » Écouter les propos de chacun est une priorité pour l’archevêque. « Parfois, écouter c’est tout simplement aborder le sujet », a-t-il dit. Le fait d’engager une conversation donne le ton, donne de l’espoir. »

En guise de conclusion, Mgr Alain Faubert a promis de transmettre les résultats de la consultation diocésaine aux paroisses aux alentours des Fêtes, avec des appels à l’action précis.