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Présent à travers le monde, le Cenacolo est une communauté qui est souvent le dernier refuge pour des jeunes, accros aux drogues, à la porno, au jeu, à l'alcool, ou tout simplement suicidaires. Découvrez cette œuvre qui cherche à s'implanter à Montréal.

Au beau milieu du chaud quartier latin de Montréal, se trouve la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, située dans une enclave, entre les murs de briques de l'UQAM.

De l'extérieur, quand on passe sur la très achalandée rue Sainte-Catherine, on peut voir la Vierge dorée qui domine sa façade. La Vierge est jeune et majestueuse, debout sur la sphère du monde, écrasant de son pied gauche l'antique serpent.

Pouvait-il y avoir meilleur endroit pour Les Amis de la Miséricorde ? Ce petit groupe, composé de papas et de mamans, prient pour leur enfant toxicomane, et ceux des autres, et aussi pour l'implantation d'un Cenacolo au Québec.

Le Cenacolo ? C'est le dernier refuge pour ces jeunes, qu'ils soient devenus accros aux drogues, à la porno, au jeu, à l'alcool, ou qu'ils soient tout simplement suicidaires.

Petite histoire

En 1983, sœur Elvira (Rita Agnese Petrozzi), ouvre le premier Cenacolo près de Turin en Italie, afin d'offrir un lieu pour les jeunes toxicomanes qui trainaient dans les rues, sans but dans la vie. Ils viennent, nombreux. Et avec eux, elle construira ce premier refuge.

Le tout est gratuit, mais le nouveau style de vie est exigeant, quoique simple et familial : les relations humaines, « la redécouverte du travail vécu comme don et engagement pour mûrir dans les responsabilités de la vie, la prière et la foi en Jésus-Christ comme réponse au besoin infini qui habite le cœur humain », peut-on lire sur le site du Cenacolo en France. Tout on long de ce relèvement, le jeune est accompagné par un « ange-gardien », un ancien, comme lui, qui veillera sur lui nuit et jour. Pour finir, un chemin de guérison est aussi offert aux parents de ces mêmes jeunes.

Aujourd'hui, on retrouve près de 60 Cenacolo à travers le monde... Mais pas au Canada ! C'est la raison pour laquelle ce petit groupe d'anciens jeunes montréalais, ressuscités par le Cenacolo de Lourdes et de Lyon en France, se réunissent, avec leurs parents et amis.

Suzanne

Une jeune montréalaise, Suzanne, originaire de France, a vécu trois longues années « plongée dans l'enfer des addictions et des dépressions afférentes », raconte-t-elle. « J'ai fait de nombreuses cures, et à chaque fois je me sentais bien dans ces centres, mais dès la sortie, la rechute arrivait inexorablement et la culpabilité, la honte, les mensonges... J'avais perdu le goût de vivre, même si cachée, tout au fond de moi, vivait encore la volonté de m'en sortir et d'aimer à nouveau la vie. » C'est son médecin qui lui a parlé du Cenacolo, en lui expliquant que son propre fils avait été sauvé par la « fraternité ». « Il m'a juste demandé de faire quelques recherches pour voir si cela me conviendrait. Au début, j'étais réfractaire : je pensais avoir affaire à une secte ! Je n'étais plus pratiquante depuis longtemps, même si j'étais issue d'une famille catholique... »  

Après 18 mois passé au Cenacolo de Lourdes, Suzanne a retrouvé goût à la vie et n'a pas touché aux drogues. Elle vit maintenant à Montréal et est confiante de se trouver un travail. Elle prie pour la venue du Cenacolo au Québec.

Démarches concrètes

Le cardinal Mgr Gérald Cyprin Lacroix, archevêque du diocèse de Québec, ainsi que Mgr  Marc Pelchat, évêque auxiliaire, se sont rendu avec toute une délégation de Québécois au Festival des Jeunes du Cenacolo à Saluzzo en Italie en novembre 2017.  

Le grand manitou dans toute cette histoire, c'est Julien Foy, fondateur et directeur de l'Association Regina Pacis, qui travaille depuis plusieurs années à la venue du Cenacolo au Québec.  

Cependant, tient-il à dire, pour la communauté, il doit y avoir des assises solides pour venir s'implanter dans un pays. Elle veut sentir qu'il y a sur les lieux une communauté forte, prête à mettre la main à la pâte.  

« Oui, ils vont venir au Québec, ils nous l'ont dit, mais tout cela se fera à travers un processus qui reste à construire », a-t-il déclaré. « Ici, je parle pour moi-même : j'ai saisi profondément que je devais redoubler d'ardeur et me retrousser les manches, à la manière de Mère Elvira, et poursuivre avec cette feuille de route. « On va venir » n'est pas un acquis absolu. J'ai bien compris que le « on va venir » est l'aboutissement d'une construction fraternelle entre nous, mais surtout une construction spirituelle. En même temps, je connais mieux que jamais la route à suivre et je sais que nous sommes sur la bonne voie. Je ressens une paix intérieure et une certitude que le processus d'enfantement est vraiment amorcé », écrivait-il dans sa lettre aux amis du Cenacolo.

Plus personne n'en doute : le Québec a besoin du Cenacolo ; les jeunes Québécois ont besoin du Cenacolo. Alors... À vos marques! Prêts? Venez prier!      

Note :

Les Amis de la Miséricorde sont soutenus par le père Loïc, aumônier de la prison de Bordeaux et de la Maison du Père. Ils se réunissent tous les troisièmes mardi du mois à la Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes.

Prochaines rencontres : 

- Le mardi 20 mars, 18 h 45
- Le mardi 17 avril, 18 h 45
- Le mardi 15 mai, 18 h 45

Programme :

18 h 30 : Accueil
18 h 45 : Chapelet
19 h 15 : Adoration animée
20 h 00 : Rencontre fraternelle
21 h 00 : Fin de la rencontre