Montréal

Sœur Simonnette Ouellet, qui fêtait cette année 60 ans de vie religieuse, a pris le temps, entre une messe et trois boîtes de carton, de nous raconter ce qu’il adviendra de cette communauté de femmes qui œuvre à Montréal depuis 1929.

Situées au 6365, rue St-Vallier, dans ce qu'on appelle « La Résidence Morin », les Petites franciscaines de Marie ont toujours pris soin des personnes âgées les plus pauvres, esseulées et sans refuge. En 1929, on était allé les chercher à Baie St-Paul, là où se trouve la Maison Mère - laquelle vient également d'être vendue.

« Notre vocation, ici, c'était de prendre soin des personnes âgées. Il arrivait qu'on ait presque une centaine d'hommes et de femmes dans la Résidence. Mais avec le temps, on a dû en refuser, car nous, les sœurs, on diminuait en nombre et en plus, on était vieillissantes. »

Avec le temps, la vocation des Petites franciscaines a changé : « On abritait les autres communautés religieuses qui elles, étaient encore plus vieillissantes que nous, par exemple, les Petites filles de Saint-François, le Conseil général des Sœurs du Christ-Roi, les Frères maristes, les Sœurs Blanches d'Afrique. On s'est adapté avec les besoins du temps, voilà tout! On ne peut plus fonctionner à trois ou quatre dans une grande maison comme ça avec tous les besoins administratifs que cela nécessite. »

Dans les cinq dernières années, la communauté est tombée à trois sœurs. Le recrutement se fait désormais à Madagascar où il y a beaucoup de vocations. Depuis un an, elles sont six à Montréal, car des nouvelles sœurs malgaches viennent ici pour étudier. La communauté continue là-bas.

Le 1er octobre, ce sera le départ pour le 80, rue Laurier est, dans la communauté des Franciscaines missionnaires de Marie. Ce sera leur tour, maintenant, d'être hébergées par les autres.

Malgré ce qu'on pourrait croire, les Petites franciscaines de Marie ne sont pas tristes du tout! « C'est comme mes frères et sœurs qui ont leur maison, leur terrain et toutes leurs choses. Leurs enfants n'en veulent pas, car ils ont tout ce dont ils ont besoin, alors ils doivent, eux aussi, comme nous, se départir de leurs biens. C'est ça la vie! C'est sûr qu'on part d'une grande maison bien installée et tout, mais on va retrouver peut-être un peu plus de solitude et surtout davantage d'opportunités pour être au service des autres. Je voudrais, personnellement, aller auprès des malades mentaux. Et je continuerai à visiter les malades à l'Hôpital Maisonneuve deux fois la semaine. Je ne resterai pas chez nous à me bercer! Comme je n'aurai plus toutes les obligations administratives que demandait la Résidence, j'aurai donc plus de temps pou continuer ma mission : aimer et service les autres. L'amour et le service ne sont pas dans les bâtiments; ils sont dans le cœur des personnes! »

Amen soeur Simonnette! Amen!

Album photo par "Les amis de la rue Saint-Vallier" sur Facebook
Reportage de ECDQ sur la communauté