• Archidiocèse

Prenons conscience de la primauté de Dieu - 30 mai 2020

Homélie - Samedi, 30 mai 2020

Veillée de la Pentecôte - Année A (homélie bilingue) Jn 7, 37-39

Prenons conscience de la primauté de Dieu.

Jésus debout s'écria!

Si Jésus se met debout, s’il se dresse et s'écrie, s’il crie un message à voix puissante, c'est parce qu’il a un message important à nous transmettre. Un message qui s’adresse à toute l'humanité. Quand Jésus se met debout et qu'il s'écrie, il parle fort. Il adresse un message à toute l'humanité, à chaque être humain, en tous lieux et en tous temps.

Et que dit-il? Quel est le cri qu’il adresse à toute l'humanité? Le cri qu’il lance est le suivant :

« Qui a soif, celui qui a soif, celle qui a soif, qu'il vienne à moi, qu'elle vienne à moi et je lui donnerai des fleuves d'eau vive. » Non pas un simple filet d'eau! Non pas un petit ruisseau! Non! Des fleuves d'eau vive. Et Jésus ajoute : « Je lui donnerai l'Esprit Saint. »

What are your desires? What are you longing for in life? What are your needs? What are the desires of your heart? What are the aspirations of your soul? What are you yearning for? Are you yearning for something? What are you yearning for?


Quelle est votre soif, votre soif de Dieu? Nous pourrions parler de désirs avec un "d" minus-cule! Ou encore de besoins avec un "b" minuscule! D’autres personnes encore pourraient parler d’aspirations avec un "a" minuscule!

Mais il est question ici d’un grand désir, un désir avec un "d" majuscule, cette fois. Du grand désir qui traverse tout notre être. Une grande soif qui traverse non seulement notre âme mais aussi notre chair, qui nous traverse corps et âme. Dans ce cas, quelle serait votre soif? Avez-vous une soif à étancher? Quelle est votre soif?

Nous venons de passer plus de deux mois où la pandémie nous a tous affectés d’une manière ou d’une autre, où le temps s’est comme arrêté. Et nous avons peut-être découvert qu'il y a de nombreuses choses que nous prenions pour acquis, comme par exemple le fait d’aller la messe, de participer à l'eucharistie ou de recevoir la communion.

Il y a tant d’autres choses encore que nous prenions pour acquis, comme notre travail ou notre santé. Tant de choses que nous prenions pour acquis. Aujourd’hui, nous nous trouvons à un carrefour qui nous offre l’opportunité de réviser notre vie, de nous demander quelle serait notre véritable soif? Quelles sont nos priorités dans l’existence, qu'est-ce qui est le plus important dans notre vie?


As we are going through this pandemic, it’s an occasion not to waste. It’s like two sides. It can put us down. It can also raise us up because it could be an occasion to rediscover something about life, about our life, about our family, about what we are really longing for. What do you want? What do we want, what do you want out of your life? Is there in your heart, in your soul, in your bones, in your flesh, a thirst so great that somehow it burns us to be thirsty? It’s aching just to be thirsty because you cannot find peace, you cannot rest until you find an answer to that thirst! Do you have an aching yearning? If you do, it’s a blessing. Because when we have an aching yearning, we are serious in looking for an answer. An answer to the meaning of our life. An answer to our quest for love. And we do not postpone to tomorrow, I’ll do it tomorrow, like many things in life. Tomorrow I will look for a meaning to my life. No not tomorrow! Today! I’m aching too much. I am looking for a meaning to my life today.

Lorsqu'un un désir brûlant de chercher un sens à notre vie nous tenaille, nous sommes à la fois confrontés à la question du pourquoi nous existons, mais aussi à la question d’en vue de quoi nous existons. Finalement, nous cherchons à suivre l’aspiration de notre cœur qui est une aspiration à vivre un amour vrai, un amour authentique, un amour qui traverse le temps, un amour qui traverse les épreuves, un amour qui traverse les faiblesses et les fragilités.

Notre soif se décline de bien des façons! Mais elle est surtout une soif de vivre qui demeure ancrée profondément en nous - on parle par exemple de développement durable et, par analogie, on pourrait alors parler de soif d'une vie durable - mais également d’une vie qui demeure, d’un amour qui demeure! Un amour toujours plus grand! Nous avons soif d'un amour vrai, d'un amour authentique!

Écoutons le cri de Jésus qui s'écrie : « Qui a soif? Qui a soif de vivre? Qui a soif d'amour? Qu'il vienne à moi. Et je vais répondre à sa soif. »

If you are aching, yearning for life, for love, come to me! And I will answer your quest. But the gift of God is always a strange gift! Because the gift of God, is the gift of His love. This thirst, this first thirst to receive. To receive life, to receive eternal life. To receive love, to receive the love that comes from God! Infinite love! But at the same time, as God through the Holy Spirit gives us His love through Jesus Christ crucified and resurrected, gives us His love. But at the same time, He brings with the gift of His love, another thirst.

Nous avons soif de recevoir l'amour de Dieu, soif de recevoir sa vie, une vie qui demeure, soif de la vie éternelle, soif de recevoir l'Esprit Saint. Nous savons que lorsque nous prions l'Esprit Saint, nous sommes en train de le nommer en tant qu’Esprit-Saint, mais nous pouvons également nommer l’Esprit Saint en l’appelant Père, et il en est de même avec le Fils qui est lui aussi l’Esprit-Saint que nous pouvons appeler Fils.

Alors, à la fin, quel est le nom correct pour l’Esprit-Saint? Le nom de l'Esprit Saint est 'Amour'! Parce qu'Il est l'Amour du Père et du Fils.

Dès lors, si Jésus peut s’écrier : « Qu'il vienne à moi, qu'elle vienne à moi, celui qui a soif, celle qui a soif, je lui donnerai des fleuves d'eau vive, je lui donnerai l'Esprit Saint, je lui donnerai l'Amour! », c’est parce que nous sommes faits pour l'Amour.

En même temps, ressentir cette soif d'Amour est quelque chose qui nous entraîne au loin, comme un fleuve peut nous entraîner à cause de la force du courant. Lorsque nous recevons la force d’un fleuve en nous, nous ne pouvons pas rester sur place! Le fleuve nous entraîne irrésistiblement! Mais où ce fleuve va-t-il nous conduire? Vers quelle destination va-t-il nous conduire?


Si Jésus peut s’écrier : « Qu’il vienne à moi, qu’elle vienne à moi, celui qui a soif, celle qui a soif, je lui donnerai des fleuves d’eau vive, je lui donnerai l’Esprit Saint, je lui donnerai l’Amour! », c’est
parce que nous sommes faits pour l’Amour.

Dans un premier temps, Dieu vient combler les aspirations les plus profondes de notre âme! Il vient combler nos aspirations les plus profondes en nous offrant un amour vrai, authentique, total, libre! Mais où nous conduit-il?

As the Holy Spirit is given to us, and comes with His fire, His power, His Love, because He is Love! The Holy Spirit doesn’t love us. He is Love given to us! He is the Love of God given to us! The Love of the Father and the Son given to us. As He comes into our spirit, our heart, our soul, our flesh, our bones, as He comes within us like the river. You cannot be in the river and stay there! You’re caught up in the river and you move with the river! When we receive the Holy Spirit, it’s not about staying there and receiving the Love of God! It’s about being moved by the Holy Spirit! Moved by His Love, moved by His breath. And move to what? Well He moves us! We cannot receive the Love of God without in the Holy Spirit! Without being moved by the Holy Spirit.

Alors que demain, dimanche, l’Église fêtera le don de l'Esprit Saint, aujourd'hui elle célèbre l'attente du don de l'Esprit Saint. En cette Vigile de la Pentecôte, nous sommes dans l'attente du don de l'Esprit Saint, nous attendons de recevoir l'Esprit Saint en nous. Aujourd'hui, nous désirons étancher notre soif, nous sommes dans l’attente du don de l'Esprit Saint.

Pour être transparents, peut-être pourrions-nous nous poser la question de savoir s’il est dangereux de recevoir le don de l'Esprit Saint! Il faut se poser cette question, car on ne peut nier que recevoir le don de l'Esprit Saint comporte un risque certain. Recevoir le don de l'Esprit Saint est risqué parce que nous ne pouvons pas juste recevoir le don de l'Esprit Saint et en rester là! Quelque chose va automatiquement se passer dans notre vie.

Une nouvelle soif va surgir en nous. Une nouvelle soif va se manifester, une soif que nous n’avions pas auparavant, une soif que nous ne connaissions pas! Auparavant, nous avions soif de recevoir la vie et l'amour. Mais lorsque l'Esprit Saint nous est donné, une nouvelle soif naît en nous. Quelle est cette soif? C'est la soif de nous donner! La soif de nous donner à notre tour! La soif d'aimer gratuitement, totalement, sans retour, une fois pour toute, dans un élan qui entraîne toute notre existence! En recevant l'Esprit Saint, notre soif d'être aimés devient une soif d'aimer!


Quel don! Quel don magnifique! Quel don incroyable!

En ce temps de pandémie, les nouvelles qui concernent la menace d’attraper la Covid 19, les risques liés à ce virus, le confinement ou le déconfinement subséquent risquent de prendre la première place dans notre vie. Soyons conscients que, au fond de nos âmes, Dieu est à l'œuvre. C’est Dieu qui nous prépare à recevoir le don de l'Esprit Saint. Nous ne pouvons pas le recevoir en comptant uniquement sur nous-mêmes, comme si nous y pouvions quelque chose!

Dieu nous prépare lui-même à recevoir le don de l'Esprit Saint, comme Jésus lui-même a préparé ses apôtres à recevoir le don de l'Esprit Saint. Sa vie publique, sa Passion, et sa mort sur la croix suivie de sa résurrection, ses apparitions, ses manifestations aux apôtres et à ses disciples, Jésus s’est servi de tous ces éléments pour les préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint.

De façon mystérieuse, la pandémie s’est déroulée pendant le Carême. Et alors même que nous continuons à en subir les effets, nous sommes appelés à nous convertir, à nous attacher davantage à Jésus Christ, à prier davantage, à pratiquer davantage les œuvres de miséricorde, à jeûner. En ce contexte de pandémie, peut-être sommes-nous parvenus à vivre cette réalité avec plus d'intensité.

Alors que nous célébrons la dimension de la Résurrection, nous sommes appelés à renouveler notre foi en Jésus Christ, notre foi en sa vie, en sa présence en nos vies, parce que Jésus Christ vient frapper sans cesse à la porte de notre cœur.

Les apôtres et les disciples étaient confinés avec Marie au Cénacle, ils ont eux aussi connu le confinement. Non seulement étaient-ils confinés au Cénacle, mais en plus la peur les tenaillait!

Malgré tout, ils ont continué à prier avec Marie. Et ils priaient avec ardeur, ils priaient avec intensité en présence de Marie, dans l'attente de l'accomplissement de la promesse de Jésus Christ, dans l'attente du don de l'Esprit Saint. Et nous savons comment, après avoir reçu le don de l’Esprit-Saint à la Pentecôte, les apôtres sont sortis du confinement et ils sont partis immédiatement en mission. Et la mission les a entrainés dans une aventure nouvelle.


As we are, through confinement and deconfinement, maybe readjusting the priorities of our life, maybe we can look at the Apostles and the Disciples who are with Mary, who are praying together waiting for the gift of the Holy Spirit, in confinement! They are in confinement in the upper house. They are confined! They are not yet in deconfinement! Confinement phase! But they are waiting for the gift of the Holy Spirit. Are we waiting for the gift of the Holy Spirit? And Jesus tells them, because if I don’t give you the Holy Spirit, you won’t be able to be on a Mission. You won’t be able to do it. You might dream to do it, maybe you’ll want to do it, but it would be impossible for you to witness to my Love, to witness to my Life, to witness to the Son of God, to witness to Jesus Christ, if you don’t have the gift of the Holy Spirit. It will be impossible! So like the Apostles, we are praying Mary, waiting for the gift of the Holy Spirit. And we are waiting for the gift of the Holy Spirit, that will transform our lives. Today, in this Vigil it’s a time for waiting. Tomorrow it’s the time of the gift. But we want to know in advance that we cannot receive the gift of the Holy Spirit and not be transformed by it. We are transformed by the Holy Spirit. We will be transformed by the gift of the Holy Spirit. And this transformation leads us to another thirst. The thirst of loving, the thirst of giving oneself totally, freely, once for all. Always giving ourselves. It’s one thing to have this thirst to be loved, this thirst to receive life and love. But somehow, when we receive the gift of love in life, from the Holy Spirit, we receive at the same time the thirst to love also. Not only to be love, but the thirst to love. The thirst to answer to the love of God, by loving God and others.

And as we are on the Vigil of the Pentecost, we can pray together that receiving the gift of the Holy Spirit at the Pentecost, we’ll renew our heart and give you a new impetus, a new freedom, a new strength, a new peace to witness to Jesus Christ in the world. Because through the Church, through the people of God, through each baptized, each missionary-disciple, Jesus Christ through all of us wants to cry out to the world “Those who thirst, come to me. I will give you rivers of living water.”


During this pandemic, if we see it not only as something we are waiting for it to end, waiting for a “normal” or a “new normal”, if we see it as something where we reflect on our own frailties, our own priorities and the meaning of our lives, it is something we can really grow going through it. We can become a better person, better families, a better Church, a better society, going through it. When we look at the shaken, the powers of this world are like shaken by this pandemic, what is left when everything is not destroy but shaken? What is left? The person with its dignity, every human being of the face of the earth, the family as a cell of society and as a cell of the Church, and God. Through this pandemic, the only one able to reach out and touch everyone on the earth, on the face of the earth, is God. Nobody else can do that. The only one with the power to comfort, and sustain, and nourish, and lighten, and pacify every human being on the earth, is God. Nobody else can do that. No powers of this world can do that.


Nous passons petit à petit d’une période de « confinement » à une période de « déconfinement », et nous espérons revenir rapidement à un temps « normal », ou à un « nouveau normal ».

Renouvelons notre prière afin de sortir grandis de cette pandémie, demandons à Dieu de nous aider à en sortir meilleurs : une meilleure personne, une meilleure famille, une meilleure Église.

Comme Église, nous connaissons les nombreux défis posés par l’évangélisation. Afin de relever ces défis, nous pourrions saisir cette occasion qui nous est offerte pour renouveler notre foi en Dieu et reconnaitre qu’il est vraiment à l’œuvre. Oui, Dieu est vraiment à l’œuvre. Il était à l’œuvre hier, il est à l’œuvre aujourd’hui, il sera à l’œuvre demain.

Ce qui nous manque parfois dans notre capacité à évangéliser, c’est la foi en l’œuvre de Dieu. La foi que Dieu est véritablement à l’œuvre! À l’œuvre dans les cœurs! Soyons convaincus que nous sommes les instruments d’un Dieu qui est à l’œuvre. D’un Dieu qui a le pouvoir d’agir, qui a le pouvoir de toucher les cœurs. En fin de compte, Dieu est le seul qui ait le pouvoir de toucher chaque être humain, chaque cœur humain. Et personne ne peut être plus proche de chacun et chacune d'entre nous que Dieu lui-même. Dieu est plus près de nous que nous le sommes de nous-mêmes! En ce temps de pandémie, puissions-nous plus que jamais prendre conscience de l'importance de Dieu, de la primauté de Dieu, de la "God is first!"

Prenons conscience de la primauté de Dieu.