Montréal

C'est lors de la messe de 11 h dimanche dernier, empreinte de beaucoup de solennité et de sobriété, qu'une relique de Saint-Jean-Paul II a été apportée afin d'être présentée à la vénération des fidèles, pour une seule journée, à la cathédrale Marie-Reine du Monde.

Une famille d'origine colombienne membre de l'association de fidèles Totus tuus - communauté qui travaille en mission un peu partout dans le monde dont le Canada - a porté le petit reliquaire en forme du tau. « C'est un signe visible et modeste d'un saint qui a été fidèle à Dieu, et qui vient nous aider dans notre propre cheminement », explique Mgr Christian Lépine quand on lui demande ce que signifie la vénération des reliques dans l'Église catholique. « Accueillir les reliques de Saint-Jean-Paul II, c'est demander au Seigneur qu'il nous accueille dans notre cheminement de foi, en toute simplicité. »

« D'être proche d'une relique comme celle de Jean-Paul II, ça apporte beaucoup de paix intérieure », explique quant à elle Denise, rencontrée lors de la vénération qui a suivi la messe. « Le Seigneur guérit à travers les reliques », estime-t-elle. « Jean-Paul II était un grand prophète, il a bien représenté Jésus », estime encore celle qui était présente à Rome lors de sa canonisation en 2014.  

Un saint contemporain  

Ce qui est aussi particulier avec la présence de cette relique, c'est que plusieurs des personnes présentes dans l'assemblée ont connu Jean-Paul II pendant tout son pontificat. « J'ai été marquée par son homélie d'intronisation, le 'N'ayez pas peur' », explique Flore Kouadio. « Également, son ouverture aux différentes cultures ou encore son impact concernant les crises que le monde a traversées à cette époque-là. Je vous dirais donc que c'est toute son œuvre qui m'a marqué et même son décès, la maladie, le fait qu'il ait continué son ministère jusqu'au bout, pour moi ce sont des actes de foi parlant. »  

D'autres participants à la célébration ont pu le rencontrer. C'est le cas d'une touriste sénégalaise de passage à Montréal qui s'est dite « tout heureuse » d'apprendre la venue de ces reliques. « J'ai eu la chance de saluer le pape Jean-Paul II en 1984, lors de la première rencontre des jeunes à Rome, d'où proviennent les Journées mondiales de la jeunesse », explique Hélène Maritine. « J'étais déléguée de mon pays, et j'ai eu la chance de lui serrer la main et il a béni mon front. Je viens à la messe pour rendre grâce à Dieu et le prier encore. » Pour l'occasion, elle a revêtu une robe aux couleurs du saint, typique du continent africain.  

En pèlerinage  

La relique voyage présentement à travers le monde. Au Québec, elle a été confiée à l'Association Totus tuus qui s'en occupe depuis la fin de semaine du 12 juin. « Notre association a eu la grâce de recevoir la relique par le cardinal Stanislas Dziwisz [ancien secrétaire particulier de JPII] pour venir en Amérique », explique l'une de ses membres. La relique a d'abord été présentée dans le cadre de la fête du Sacré-Cœur, à Longueuil, Saint-Jérôme et puis à l'Oratoire. Après Montréal dimanche, la relique est partie pour les États-Unis.  

L'association s'inspire directement de la spiritualité du saint pape et de s'inspire de la devise du saint, Totus tuus, elle même une parole de consécration à Marie de Saint-Louis-Marie Grignon de Montfort. « Jean-Paul II est le saint de la nouvelle évangélisation. On aimerait que tous les foyers québécois soient encore remplis de la joie d'être catholique. Pas pour être cataloguée comme catholique, mais pour vivre sa foi. Parce qu'en vivant sa foi catholique, on a beaucoup de grâces pour traverser les épreuves de la vie », conclut cette mère de famille.