Montréal

A-t-on besoin de dire que le plus important dans la vie d'un prêtre, c'est sa vie spirituelle? Le Grand Séminaire de Montréal tient à ce que cela soit clair dorénavant, en tout cas. Intitulé « Année de fondation spirituelle », le programme de formation humano-spirituelle, catéchétique et pastorale s'adressera, à partir du 24 août prochain, à tous les candidats au séminaire

L'objectif est de « poser les bases solides pour la vie spirituelle et favoriser une meilleure connaissance de soi pour la croissance personnelle », tel que décrit dans le nouveau document de Rome sur la formation des prêtres, Ratio Fundamentalis.

L'année sera structurée en quatre grands axes : les fondements de la vie chrétienne (prières, auteurs classiques, textes du Concile Vatican II, Catéchisme, Saintes Écritures) ; le jeûne médiatique du lundi au vendredi, et temps de silence ; vie communautaire ; deux temps d'immersion (parmi les pauvres, et l'expérience des Exercices de Saint-Ignace-de-Loyola).

Cette « Année » a déjà cours depuis quelque temps ailleurs dans le monde. Au Canada, il est en vigueur à Toronto et à Edmonton, notamment. « Ici, on y pense depuis longtemps, et là, le temps favorable est venu. Avec l'équipe du Grand Séminaire, on a voulu donner aux candidats un temps pour qu'ils puissent simplement vivre et se consacrer entièrement à la vie spirituelle. S'enraciner davantage dans le Christ, c'est ça le but. Rechercher la volonté de Dieu, désirer son plan d'amour », explique l'archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine.

Depuis quelques années, l'Église s'est rendu compte que les hommes qui entraient au séminaire n'avaient pas nécessairement les prérequis qui leur permettaient d'entrer totalement et docilement dans le processus de formation à la prêtrise. Le monde technologique contemporain les pousse à l'isolement et à la rationalisation. Cela, comme le rappel le document, engendre des difficultés relationnelles. L'Année spirituelle veut leur donner l'opportunité de se recentrer sur la vie de l'esprit et la vie fraternelle.

Mgr Lépine insiste sur une chose : pas d'études, pas de devoirs! « Il y aura des rencontres, des échanges, des conférences, des ateliers, mais il n'y aura pas d'examens, parce que quand il y a des examens on est en mode étude et souvent la vie spirituelle est mise de côté. Ce ne sera pas le même rythme de vie que les séminaristes ; ce ne sont pas des séminaristes, mais des candidats à être séminaristes. Un séminariste, c'est un candidat à la prêtrise. L'année spirituelle, c'est pour un candidat à être séminariste. »

Une formation spirituelle, basée sur la Tradition et l'Écriture, ainsi qu'une expérience pastorale très concrète (L'Arche, Faith [&] Light), saura développer le « cœur du bon pasteur » des candidats et les mettre en garde contre toute forme de cléricalisme. Tout un (bon) programme, en perspective!

L'année spirituelle débutera le 24 août 2018 avec un temps de retraite.   
 
Informations :
 
Abbé Silvain Cloutier
514 864-5626