Montréal

le 16 juin 2023 - Le père Charbel Daw peut nous préciser l'heure exacte de la rencontre déterminante avec Jésus Christ qui a changé sa vie à 22 ans : entre 15 et 16 h du 1er octobre en 2000.

Source - par Quinton Amundson, The Catholic Register (Traduit par l'Archidiocèse de Montréal)

Le père Daw a reçu son ordination sacerdotale à Saint-Fabien, Montréal, le 16 juin dernier. Au cours d’une entrevue par courriel, traduite du français pour The Catholic Register, il décrit sa foi comme ayant été « assez rudimentaire » lorsqu’il grandissait dans une famille catholique de rite maronite alors qu’il fréquentait une église catholique romaine, s’y présentait à Noël et à Pâques et faisait le soir une prière « que je balbutiais sans grande ferveur » avant d'aller se coucher. 

Mais ce jour-là, il se sent poussé à lire dans la source des valeurs évangéliques que ses parents lui ont inculquées enfant. 

« Ce n’était pas encore l’appel à devenir prêtre, loin s’en faut! se souvient Daw, mais c’était déjà une première lumière qui s’allumait dans mon cœur quand j’ai découvert ce Jésus Christ dans la Bible, en qui je croyais mais sans vraiment Le connaître et qui était proche des pauvres, des exclus et des marginaux ». 

À l'époque, il rédigeait sa thèse de doctorat pour obtenir son diplôme en pharmacie à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal, où Daw a grandi dès l’âge de cinq ans, depuis que sa famille, en raison de la guerre civile au Liban entre 1975 et 1990 doit fuir son pays natal, le Liban. 

Sa rencontre spirituelle en lisant la Bible transforme sa vie sur-le-champ. Il commence à assister à la messe tous les dimanches, à lire l'Évangile, à prier le chapelet et à étudier la vie des saints. 

« Mon cœur s'est mis à battre pour le Christ et pour cette nouvelle vie qu'Il nous offre », écrit-il. 

Peu après avoir obtenu son diplôme, Daw décide de s'installer à Paris pour poursuivre une spécialisation en toxicologie de la drogue auprès de l'Université Paris Descartes (Paris V). Pendant cette période de sa vie, Daw dit se sentir « déchiré entre deux désirs : celui de continuer à exercer ma profession pharmaceutique et l’autre, plus grand, de me donner au Seigneur ». 

Tout d’abord, le travail médical l'emporte. Puis un jour, alors qu'il est devant la télé en train de regarder un match de football chez ses parents au Sénégal, il voit une pub défilante qui annonce que le Québec a besoin de main-d'œuvre qualifiée dans le domaine pharmaceutique.  Après en avoir discuté avec ses parents, Daw choisit de s’aventurer au Canada. En 2011, alors, doté de ses diplômes et de sa Bible, il arrive dans la province francophone pour travailler comme pharmacien ou toxicologue. 

Daw commence à travailler dans une pharmacie tout en avouant que « le cœur n'y était pas ». Il nourrit déjà sa passion naissante pour la foi et il étudie la théologie pratique à l'Université de Montréal. 

Après des années d'indécision, Daw décide de mettre fin à cette lutte interne entre la profession de pharmacien et l'abandon total de lui-même au Seigneur, en choisissant une vie au service de Dieu. Tout comme pour l'éveil de sa foi, Daw se souvient de la date et de l'heure précises de ce choix monumental. 

« C’était le 4 novembre 2014, au soir, vers 22 heures. J'étais seul dans mon appartement à Montréal, j'ai pris le crucifix dans ma main et j'ai supplié le Christ de me délivrer de cette indécision et de m'éclaircir pour moi le chemin à prendre. Et là, j'entends pour la première fois de ma vie, de façon claire et nette, cette voix intérieure qui me dit : 'tu seras prêtre pour les pauvres'. " 

À la suite de plusieurs années d'études au Grand Séminaire de l'Archidiocèse de Montréal, Daw est désormais prêt à se lancer dans la réalisation du projet divin pour sa vie. Il a une vision de ce sacerdoce qui débutera plus tard en cette année de 2023 : « un homme de dialogue, d'ouverture et d'unité, et un messager de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ pour étancher la soif de l'absolu auprès de l'humanité ». 

Daw ajoute qu'il veut voir chaque individu comme étant « au-delà de la diversité des cultures, des religions, des races et des sensibilités » et dans « ce qu'il y a de plus noble, de plus digne : son humanité faite à l'image de Dieu ». 

Il désire également une unité vraie. 

« Non pas une unité feinte, une simulation d'unité, mais une unité authentique fondée sur cette certitude que nous formons ensemble une seule famille, une seule Église qui a un seul chef, le Christ ».