Montréal

Dans quelques jours, nous célébrerons le Dimanche des Rameaux : plus précisément, le Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, car la liturgie conjugue ces deux thèmes opposés de la joie et de la souffrance. Tout d’abord, nous revivrons l’entrée triomphale à Jérusalem de Jésus comme roi, à dos d’âne, symbolisant la paix. Plus tard, nous nous tiendrons droit en prenant part à la lecture de l’Évangile, où est décrit le chemin qui mène de la trahison à sa crucifixion et sa mort en passant par le procès de notre Seigneur. 

Saviez-vous que beaucoup de nos frères et sœurs protestants considèrent le crucifix comme étant un symbole catholique? Préférant ne pas s’attarder sur la mort de Jésus, bien des confessions protestantes n’utilisent que la croix seule, mettant ainsi en relief la Résurrection. 

En tant que catholiques, nous contemplons également des croix nues afin de nous concentrer sur la Résurrection. Chaque dimanche étant une petite Pâques! Toutefois, nous considérons le crucifix parce que c’est précisément au travers de ses souffrances que le Christ a triomphé du mal. Le crucifix est symbole de l’amour divin, cet amour qui ne se laisse pas terrasser par quoi que ce soit, même l’enfer dressé contre lui. 

Une méditation soigneusement pratiquée de manière répétée sur la Passion du Christ nous offre la clé au mystère de l’amour divin. À contempler sa Passion, comment résister à ce désir d’accueillir Jésus dans son cœur? Le Christ crucifié est le Roi de notre cœur. Nous pourrions, et nous devrions, consacrer le temps d’une vie à la contemplation de sa Passion. 

La difficulté consiste à savoir que nous sommes appelés à suivre Jésus en portant des croix pour autrui. Cette souffrance et cette participation à l’amour de Dieu, si on les entreprend humblement et sincèrement, nous transforment, de sorte que nous ressemblions davantage au Christ. 

Pour ce faire, il convient d’alléger les fardeaux des moins fortunés et ce, de manière gratuite. Il faudrait aussi le faire en faisant preuve de plus de patience, de générosité et de compassion envers ceux et celles qui nous entourent. En outre, et souvent à notre grand désarroi, on doit le faire en rendant le bien pour le mal. 

Dans son explication de la joie parfaite adressée au frère Léon, saint François lui conseille d’endurer les insultes avec patience. Autrement dit, lorsque l’on nous blesse, nous ne devons pas réagir. Refuser de réagir ne signifie ni approuver les comportements nuisibles ni en inviter la récurrence. À travers la Passion du Christ, ce que saint François avait découvert, c’est que nous pouvons, en tenant ferme sur nos meilleures intentions envers les autres, trouver la paix intérieure. 

Lorsque les autres vous blessent, prenez du recul et fixez votre attention sur l’espace sacré dans votre cœur. Grâce à une démarche pacifique, on peut faire un grand pas dans le chemin vécu de l’Évangile. 

Ce dimanche, je vous encourage à vous attarder sur la paix intérieure dont Jésus a fait preuve depuis sa trahison, en passant par son procès et jusqu’à sa crucifixion et sa mort. Demeurer fidèles à nos meilleures intentions est essentiel pour suivre le Christ, quoiqu’il arrive. 

Une fidèle catholique du Diocèse de Montréal