Montréal

24 mars 2023 - Le Pont (Diocèse de Montréal) - Foyer du Monde - Latraverse

Centres d’hébergement pour demandeurs et demandeuses d’asile à Montréal

La fermeture précipitée du Chemin Roxham, point d’entrée irrégulier des demandeurs et demandeuses d’asile au Canada, est une erreur, car elle n’est accompagnée d’aucune solution durable et digne pour la protection des migrant·e·s et réfugié·e·s.

Fermer le Chemin Roxham, c’est simplement déplacer le problème.

C’est criminaliser les demandeu·rs·ses d’asile qui cherchent à protéger leur vie et celles de leur famille.

C’est enrichir les passeurs et développer un modèle d’affaires cruel et inhumain.

C’est encourager des êtres humains à passer par des chemins encore plus dangereux, voire mortels.

Jouer « au chat et à la souris » pendant 14 jours, c’est mettre en danger des familles entières, les précariser jusqu’à la limite de la dignité humaine, les pousser à la toute marge des systèmes de santé, de services sociaux, d’immigration.

C’est jouer avec la vie de chaque être humain qui a, de toute façon, déjà bravé les risques et les frontières de plusieurs pays transitoires.

C’est suspendre le droit inaliénable à l’asile.

Jamais la fermeture d’une frontière ou de points d’entrée officieux n’a « réglé » les « problèmes » d’immigration.

L’entrée n’est pas la source du problème.

Les demandeurs et demandeuses d’asile, dans leur unicité et leur intégrité humaine, ne sont pas le problème.

L’Entente des Tiers Pays-Sûrs est un arrangement (caduque) administratif, judiciaire et politique face à des enjeux humains, des vies menacées.

Cette décision est ressentie comme un abandon. Une abandon des personnes persécutées, de l’idéal de la « terre d’accueil », du milieu communautaire, des citoyen·ne·s solidaires, et de toute forme de compassion humaine.

Les gouvernements provinciaux et fédéraux devront prendre leurs responsabilités face à ce désastre humanitaire certain.