Montréal

Le 10 juin prochain, en l'église Saint-Germain, Christophe Guillet sera ordonné prêtre pour le diocèse de Montréal. À quelques jours de son ordination presbytérale, le futur prêtre répond à quelques questions sur son parcours et sur sa vocation.

Comment s'est vécue ta rencontre avec le Seigneur?

Ce n'est pas une mais plusieurs rencontres que j'ai vécues, dans des situations, des étapes de ma vie et des lieux différents. Il y a une constance : comme pour les pèlerins d'Emmaüs quand je prends enfin conscience de la présence du Seigneur, Il n'est déjà plus là, mais le cœur reste brûlant. Je garde dans mon cœur d'être toujours à la recherche de Dieu, toujours en chemin.

À quel âge ou à quel moment est-ce que la question de la vocation s'est-elle posée?

C'est à 26 ans, à mon arrivée au Québec qui a aussi été l'occasion de mon retour à l'Église que cette question s'est posée à moi. À plusieurs reprises, différentes personnes de la paroisse Saint-Édouard de Montréal m'ont demandé si j'avais pensé à être prêtre. J'ai alors commencé une démarche de discernement vocationnel et une longue lutte contre l'appel. Dieu a été le plus fort.

As-tu eu des rencontres marquantes lors de tes années de formation (séminaire ou stage pastoral)?

Ce sont les baptisé(e)s en paroisse qui m'ont beaucoup impressionné par leur foi simple et profonde. Je pense spécialement à Jocelyne qui n'a cessé, tout au long de ma formation, de me répéter que Dieu n'appelle pas ceux qui sont capables, mais rend capables ceux qu'Il appelle. Mes tuteurs de stages, Alain Vaillancourt et Alain Faubert. Deux biblistes : M. Robert Mercier p.s.s. et M. l'Abbé Marc Girard ; plus que des connaissances sur la Bible, c'est l'amour de la Parole de Dieu qu'ils m'ont transmis. Les moines de Saint-Benoît-du-Lac.

Qu'est-ce qui t'attire dans le ministère de prêtre ? Quelles sont tes découvertes?

Entre autres, explorer la Parole de Dieu et partager mes découvertes, accueillir les gens et célébrer les différentes étapes de leurs vies, les sacrements, les dons de Dieu dans leur vie, les accompagner.

Ma plus belle découverte, c'est la grandeur, la beauté de certain(e)s baptisé(e)s.

Quelle phrase as-tu choisie pour ton ordination?

« Allez de toutes les nations, faites des disciples... » (Mt 28, 19)

La 2e personne du pluriel me rappelle que Jésus ne s'adresse pas seulement à moi mais à tous les membres de son corps. Il ne s'adresse pas seulement aux prêtres mais à tous les baptisés.

Comme baptisé, j'ai à susciter l'amour du Christ chez les personnes de toutes les conditions, toutes les nations, tous les milieux socio-économiques et culturels présentes sur le territoire du diocèse de Montréal.

Comme prêtre, j'aurai à aider les baptisé(e)s auprès de qui je serai envoyé à devenir disciples-missionnaires du Christ.

Qu'est-ce qu'un bon prêtre aujourd'hui?

Il me semble qu'un bon prêtre est un homme qui sait reconnaître les charismes des baptisé(e)s qui l'entourent et qui sait mettre en œuvre tout ce qui est nécessaire pour qu'ils puissent exercer leurs charismes à leurs pleines capacités pour y trouver leur accomplissement et contribuer à faire advenir le Règne de Dieu.

Il me semble que c'est un homme qui sait identifier les faims de notre monde et, avec l'aide du Christ, de combler ces besoins.

Ceci dit, je vais apprendre à être prêtre et à servir comme tel. Peut-être que mon opinion va changer avec l'expérience.

Est-ce un chemin qui rend heureux?

C'est un chemin éprouvant. Mais la Bible nous montre que toute personne qui a accepté de se mettre au service du Seigneur est éprouvée.
En même temps, Dieu n'appelle pas à notre malheur, mais à notre bonheur.
Son service remplit de joie, une joie que rien n'altère, pas même le poids des épreuves ou les souffrances ou les injustices.