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En élargissant l’accès à l’euthanasie et au suicide assisté aux personnes atteintes d'une maladie mentale, le gouvernement fédéral ferme la porte à « tout espoir de guérison », ont déclaré les évêques canadiens dans une lettre ouverte à l’endroit du gouvernement du Canada. 

10 mai 2023 - Source : Catholic Register - Traduction par l'Archidiocèse de Montréal   

La lettre, publiée le 9 mai par le Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada, affirme qu'en permettant ou en aidant ces patients et patientes à se suicider, le gouvernement « renie notre responsabilité sociale collective de fournir aux personnes vivant avec des problèmes de santé mentale un traitement, un soutien et de l'espoir par le biais d'interventions thérapeutiques ». 

« Conformément à notre ferme opposition à l'euthanasie et au suicide assisté, nous incitons le gouvernement fédéral de tenir compte des préoccupations exprimées par de nombreux experts en santé mentale, des groupes de défense de la santé mentale et du handicap, des communautés, des familles et des individus, et d'abroger entièrement ou de suspendre de façon permanente l'extension de l'aide médicale à mourir aux personnes dont la maladie mentale est la seule condition médicale », écrivent les évêques. 

L'aide médicale à mourir devait être accessible aux personnes souffrant de maladies mentales en mars de cette année, mais elle a été suspendue jusqu'au 17 mars 2024, le gouvernement fédéral ayant annoncé qu'il examinerait de plus près la question de l'extension de cet accès. Les évêques soulignent qu'un sondage récent montre que seulement 31 % des Canadiens favorisent de la législation qui étendrait l’accès à l’AMM aux personnes atteintes d’une maladie mentale. 

Les évêques s'opposent sans cesse à l’AMM depuis bien avant sa légalisation au Canada au mois de juin 2016, affirmant que ces mesures « portent atteinte à la dignité universelle et inviolable de la vie humaine et nuisent à l'essor de la société ». Il serait « d'autant plus répréhensible » d'étendre cette pratique, en « sachant notamment que les soins de santé au Canada ne parviennent pas à fournir un traitement accessible et fiable aux patients et patientes ayant des problèmes de santé mentale ». 

Les évêques ont demandé aux gouvernements fédéral et provinciaux d'attribuer davantage de ressources et de fonds à la santé mentale et aux soins palliatifs, d'autant plus que les organismes de surveillance et les médias rapportent des cas « troublants » de personnes demandant l’euthanasie en raison de facteurs tels que la solitude, la pauvreté, la pression sociale et le manque de soutien et d'accès aux soins. 

« Reconnaissant notre interdépendance à des degrés divers tout au long de la vie, nous sommes appelés à nous soutenir les uns les autres par des soins compatissants et des encouragements significatifs », écrivent les évêques. « Les patientes et patients devraient avoir accès à un soutien social et des soins palliatifs complets ». 

Le même jour, les évêques ont également adressé un message aux fidèles catholiques, assurant que la conférence continuerait de promouvoir « une culture de responsabilité sociale et d’attention à la vie humaine à toutes les étapes et en toutes circonstances ». 

« La foi chrétienne proclame la compassion de Jésus qui, dans les Évangiles, a apporté aux autres guérisons, attention et soins », écrivent les évêques. « En tant que chrétiens et chrétiennes aujourd’hui, nous sommes appelés à continuer de témoigner des actions et de la présence de notre Seigneur en suivant son exemple ». 

« Enfin, n’oublions pas de prier pour ceux et celles qui vivent avec des problèmes de santé mentale, y compris des maladies mentales, et pour ceux et celles qui prennent soin d’eux, afin que Dieu les fortifie dans l’espérance et qu’ils puissent trouver le soutien dont ils ont besoin auprès de leur famille, des professionnels de la santé, des communautés religieuses et d’autres personnes ».