Montréal

Sur les 5000 personnes qui ont défilé devant la relique de saint François Xavier les 28 et 29 janvier à la cathédrale Marie-Reine-du-monde, presque la moitié était composée de jeunes.

On serait porté à croire que les jeunes générations sont bien loin de tout ce qui touche la vénération des reliques des saints.

Il s'agit d'une relique exceptionnelle, et aussi d'un saint tout à fait remarquable. C'est tout l'avant-bras droit, ainsi que la main du saint qui sont restés intacts depuis sa mort en 1552. On estime que c'est de cette main que saint François a baptisé plus de 100 000 personnes lors de ses missions au Portugal, en Mozambique, en Inde, en Malaisie, en Indonésie, au Japon et en Chine

C'est notamment grâce au Catholic Christian Outreach (CCO), un mouvement de jeunes Canadiens, fondé en Saskatchewan, qui a pour mission l'évangélisation des jeunes sur les campus universitaires, que la relique de saint François Xavier peut accomplir son pèlerinage dans l'Église du Canada.

Lundi soir, un des jeunes du CCO a témoigné de l'importance qu'avait eue le CCO dans sa vie, alors qu'il traversait un vide existentiel qui le menait inéluctablement vers le suicide. D'ailleurs, plusieurs jeunes du CCO disaient se retrouver dans l'ardeur et le zèle de saint François Xavier, étant donné que ce fondateur de la compagnie de Jésus (avec Ignace de Loyola et Pierre Favre) est mort très jeune, à l'âge de 46 ans.  

Assise dans un banc, Line Joly, qui vient à la cathédrale depuis 2 ans, convertie depuis 7 ans au catholicisme, est venue vénérer la relique de saint François pendant les deux journées : « Pour moi, saint François Xavier, c'est le missionnaire parfait pour Montréal : je prie pour qu'il puisse toucher les cœurs des Montréalais, comme Dieu a touché mon cœur il y a quelques années. Je prie pour qu'il vienne enflammer les cœurs de tous ceux et celles qui viennent ici. »  

À l'entrée de la cathédrale se trouvait un jeune couple dans la vingtaine. Sandra était fière de dire qu'elle accompagnait son mari nouvellement converti : « C'est lui qui a vu l'annonce sur le web hier, et puis, notre curé nous disait combien ce saint avait converti des milliers de personnes. Ça nous intrigue ; on n'a pas la chance de voir tous les jours une relique comme ça ! » Peter, son mari, reconnait que toutes ses connaissances par rapport au catholicisme lui viennent des livres et de son éducation, mais que le côté « expérience personnelle » lui est totalement inconnu : « Tout le monde le sait, c'est au niveau de l'expérience, bien souvent, que tout cela prend un vrai sens. Je veux dépasser toutes les histoires que j'ai entendues... J'espère en l'intercession de saint François, afin qu'il m'aide. »  

Caméra à la main, Julie McIntosh, une jeune fille de la Colombie-Britannique qui réside à Montréal depuis un an, avoue ne pas être religieuse du tout. « Je suis venue voir la beauté de la cathédrale et puis tous ces gens qui eux sont religieux... Pour moi, c'est un des lieux les plus beaux et les plus inspirants de Montréal. Cela me touche beaucoup de voir avec quel respect, quelle profondeur et quel amour, je dirais, les gens viennent ici, se prosterner et prier devant la relique d'un homme qui a donné toute sa vie... »  

Déjà, saint François Xavier est à l'œuvre dans les cœurs de plusieurs à Montréal. L'archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, le croit fermement : « Saint François vient nous apprendre à être missionnaires. Une des dimensions de sa mission, c'est la totale confiance en Dieu ; la confiance que Dieu est à l'œuvre. Il a toujours pensé que c'était Dieu qui évangélisait - pas lui ! C'est Dieu qui évangélise. C'est Dieu qui évangélise dans les cœurs. François Xavier, c'était le messager de l'espérance à une époque où parler de Jésus n'était pas facile. C'est un modèle pour notre temps, où encore ce n'est pas facile de parler de Jésus. Ça n'a jamais été facile de parler de Jésus-Christ, mais ça a toujours été possible.» 


Pour tout savoir sur la relique, ainsi que sur les trois grâces spéciales
Quelques photos