Pape François

(Radio-Vatican) Samedi 19 septembre, le Pape quittera Rome pour effectuer son premier déplacement à Cuba et aux États Unis, au moment où les deux pays sont dans une phase de réconciliation historique, facilitée par l'entremise du Saint-Siège. Le Pape se rendra aussi au Nations Unies, 50 ans après Paul VI. Ce mardi midi, le bureau de presse du Saint-Siège a présenté ce 10° voyage apostolique. Il sera dense. En 9 jours, le Pape prononcera 26 discours et homélies.

Le Pape a choisi de visiter Cuba, avant Washington. Après saint Jean-Paul II et Benoît XVI, François sera le troisième souverain pontife à célébrer la messe dans la capitale, sur la célèbre place de la Révolution. A La Havane, Holguín et Santiago de Cuba où le Pape prendra le temps de se recueillir au sanctuaire de la Vierge de la Charité del Cobre, la patronne de Cuba depuis 100 ans, les foules devraient être au rendez-vous pour écouter François parler de réconciliation. Sur l'île, il rencontrera le clergé, la jeunesse et, bien sûr, les autorités. Répondant au souhait du dirigeant Raoul Castro, « une rencontre avec Fidel Castro est tout à fait vraisemblable », indique la Salle de presse du Saint-Siège.

Premier pape à s'exprimer devant le Congrès américain

Aux Etats-Unis, l'arrivée de François suscite des réactions contrastées. Selon un récent sondage de l'institut Gallup, le Pape argentin recueille 59% d'opinion favorable, moins que par le passé. Son encyclique « Laudato Si » sur la sauvergarde de la Création et ses discours sociaux contre l'idolâtrie de l'argent-roi ou pour l'accueil des migrants indisposent les libéraux et conservateurs. « Aucune crainte en ce qui concerne la sécurité du Pape », assure ce midi le bureau de presse du Saint-Siège.

« Il est rare qu'un Pape s'adresse aux élus d'un pays », souligne-t-on. Jean-Paul II s'était exprimé face aux parlementaires polonais et italiens, Benoît XVI devant les députés du Bundestag à Berlin, ainsi à Rome. François sera, lui, le premier pape à prendre la parole devant le Congrès américain. « Un discours consistent » est prévisible.

« Plus jamais la guerre ! », 50 ans après l'exhortation de Paul VI au siège des Nations-Unies, le Pape François sera en revanche le cinquième à visiter le Palais de verre. Le père Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, dément une rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, au siège des Nations-Unies.

Des appels forts attendus

Au Congrès ou à l'ONU, des appels forts sont attendus : sur l'environnement, la défense des chrétiens persécutés et la lutte contre les trafics d'êtres humains. Le programme prévoit aussi des rencontres avec les exclus de la société américaine : des sans-logis, des familles immigrées ou des détenus.

Au mémorial de Ground zéro,  14 ans après les attentats visant le World Trade center, le Pape priera aux côtés de dignitaires religieux, juifs, musulmans, hindous...

François a plusieurs fois affirmé vouloir canoniser de grands évangélisateurs. Après Saint Pierre Favre, Saint Joseph de Anchieta, Sainte Marie de l'Incarnation ou Saint Joseph Vas au Sri Lanka, le Pape canonisera, devant 20 à 25 000 personnes l'évangélisateur de la Californie au 18 ° siècle, le franciscain espagnol Junipero Serra.

Enfin, à Philadelphie, l'objectif initial de son déplacement, le Pape François présidera les célébrations conclusives de la VIII° Rencontre mondiale des familles. L'acteur Marck Wajlberg , un ancien délinquant né dans une famille catholique, animera cette rencontre. La reine de la soul américaine, Aretha Franklin chantera pour François, mais les foules énormes annoncées (Selon l'archevêché, les billets pour assister à la messe finale sont partis en 30 secondes sur internet) viennent avant-tout écouter le message de François sur le mariage et la famille, tout juste avant l'ouverture du synode des évêques dédié à «  la vocation et la mission de la famille dans l'Eglise et le monde contemporain ». Il se déroulera du 4 au 25 octobre prochain au Vatican.

Rencontre mondiale des familles à Philadelphie