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Aujourd’hui nous nous retrouvons rassemblés par Guy Lafleur. Ses racines étaient sa famille; sa passion était le hockey; son modèle était Jean Béliveau; son inspiration était le public; son horizon était de se dépasser sans cesse.

Depuis le 22 avril nous sommes tous immergés à la fois dans la tristesse et la reconnaissance: tristesse devant la perte d’un être cher et reconnaissance devant l’histoire d’une générosité qui rayonnait dans toutes les directions et qui a touché tant de vies.

Chère famille de Guy nous nous unissons à votre peine et nous vous exprimons comment Guy a été important dans notre vie personnelle, familiale et sociale. Nous vous remercions pour votre propre générosité et, par notre présence, en personne et par les médias, nous vous assurons de notre compassion pour vous en ce temps de deuil et de notre soutien en pensée et en prière.

« Qu’as-tu que tu n’as pas reçu » (1 Cor 4, 7), nous dit saint Paul. Guy avait beaucoup reçu et sa joie était de donner en retour et de partager de la joie avec les partisans et le grand public. Son humilité en faisait un homme d’équipe, toujours près des personnes, accessible et attentif. Il signait volontiers des autographes et donnait des poignées de main sans compter.

Il y avait le très grand athlète, dont le jeu était enlevant, qui jouait comme si chaque partie était la dernière partie, qui en donnant du meilleur de lui-même, se dépassait constamment. Il y avait aussi l’homme de courage qui s’est particulièrement manifesté lors de son retour au jeu après quelques années d’arrêt.

Si sur la patinoire il était un compétiteur déterminé, en dehors de la glace il était également déterminé à dire oui à toutes les causes, particulièrement celle des enfants démunis. Il savait sortir de lui-même pour aller à la rencontre des autres sur leur terrain.

Cette histoire d’un cœur qui a tant battu, ne s’est jamais arrêtée. Il a été disponible jusque dans la maladie en se faisant solidaire des malades. C’est une histoire de cœur entre Guy, sa famille et la population qui se retrouve en ces jours-ci à un passage. Notre cœur endolori par le décès d’un époux et d’un père, d’un fils et d’un frère, d’un ami et d’un exemple, a soif.

Notre cœur a soif de mémoire et les témoignages innombrables d’affection se manifestent. Notre cœur a soif de présence et nous quittons notre vie quotidienne et nos engagements immédiats pour nous laisser rassembler par Guy pour accompagner sa famille, faire corps et prier pour lui.

Notre cœur a soif d’un avenir plus grand que nous où le voile de deuil disparaît, où la mort elle-même est transformée en passage de ce monde à la vie éternelle et où les retrouvailles remplacent les solitudes et les larmes.

« Voici notre Dieu » (Is 25, 9), nous dit le prophète Isaïe. Il prépare pour nous le Royaume de l’Amour infini et éternel : Royaume de Beauté et de Paix, de Vérité et de Bonté. Il prépare pour nous une demeure et une fête au-delà de tout ce que l’on peut imaginer, une immense fête de famille où nous sommes les enfants de Dieu, où nous retrouverons nos proches et l’humanité.

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé » (Jn 14, 1) nous dit Jésus. La vie humaine est un don à la fois précieux et limité, mais elle est faite pour recevoir la vie éternelle comme don de Dieu. Notre soif est une soif d’absolu et Dieu est l’Absolu qui vient à nous en Jésus-Christ. 

L’humble abandon à Dieu à travers la mort est le dernier dépassement de soi en ce monde que l’on réalise en marchant sur les traces de Jésus, mort et ressuscité, le modèle par excellence qui frappe à la porte de notre cœur.

Chère famille de Guy, nous nous unissons à votre prière. Que Dieu vous apporte réconfort et douceur, qu’il nous inspire la solidarité et qu’Il accueille Guy dans sa Miséricorde et sa Joie.

+Christian Lépine