Montréal

Le mercredi le 10 mars, quelque 150 personnes, principalement des femmes – mais aussi plusieurs hommes, dont 10 évêques - se sont réunies par visio-conférence pour célébrer l’engagement des femmes dans l’Église du Québec dans la foulée de la Journée internationale des droits des femmes – le 8 mars.

Par Louise Royer

L’invitation a été lancée par le Réseau des répondantes à la condition des femmes, groupe partenaire du conseil Église et société de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ), qui a choisi de souligner ainsi son 40e anniversaire. Le secrétariat de l’AECQ a soutenu cette rencontre au plan logistique. De notre diocèse, plusieurs membres du personnel diocésain ont participé, encouragés par Mgr Alain Faubert, vicaire général.

Cet événement visait l’expression de la reconnaissance et l’interpellation mutuelle des intervenantes et intervenants en pastorale. La rencontre a nourri notre culture partenariale et synodale, et contribue à faire connaître le Réseau des répondantes. 

Ce réseau poursuit un idéal de justice, d’égalité, de respect de la dignité humaine, inspiré des valeurs évangéliques et du comportement de Jésus à l’égard des femmes.

L’événement a commencé par le chant de la Marche mondiale des femmes : Résistons pour vivre, marchons pour transformer . Les répondantes ont un lien avec la Marche depuis 1995, avec la Marche du pain et des roses. Elles sont souvent membres de la Table de concertation des groupes de femmes de leur région; et solidaires de plusieurs de leurs luttes. Nous retrouvons une dynamique semblable dans les quelques quartiers de Montréal et de Laval, où la pastorale sociale participe à la Table de quartier, notamment  avec des organismes membres de l’R des centres de femmes. 

Les participantes avaient été invitées à réfléchir à l’avance sur les motifs de leur engagement, ses fruits et leurs souhaits pour l’Église et le monde. Ces réflexions ont été partagées en petits groupes; le mien était très riche d’expérience et d’engagement, notamment à Femmes et ministères, qui milite pour la reconnaissance des ministères assumés par les femmes. À la fin de la rencontre, Frédéric Barriault, membre du conseil Église et société, et Christiane Lafaille, répondante à la condition des femmes du diocèse de St-Jean Longueuil ont partagé leurs réflexions et leurs souhaits. Oui, on peut être féministe ET catholique!

La rencontre était festive et contemplative :

  • Festive de 40 ans d’engagement, notamment contre la pauvreté et la violence faite aux femmes, pour la dignité humaine et pour une Église amoureuse de l’humanité. À notre connaissance – et cela est documenté par feue Denise Veillette dans son ouvrage fleuve - un tel réseau est unique au monde, il y a de quoi être fières et fêter! 
  • Contemplative de Jésus Christ, libérateur de la misère, de la violence et de l’emprise de forces obscures : la lecture originale de l’Évangile (Mt 15, 21-28), mettant en scène la Cananéenne (Francine) et sa fille (Sabrina), a conduit l’assemblée à la reconnaissance de la source de l’engagement de plusieurs : la relation personnelle avec Jésus Christ, mort et ressuscité, solidaire des crucifiés et des crucifiées de ce monde, à l’écoute des femmes et leur donnant une place égale en tant que disciples missionnaires. 

La rencontre a culminé par l’hommage rendu à des femmes exemplaires de notre histoire nationale et ecclésiale, par Mme Sabrina Di Matteo et Mgr Marc Pelchat, du conseil Église et société. Cet article serait incomplet sans un hommage aux femmes engagées dans notre Église diocésaine pour la condition des femmes. Il a eu une répondante à la condition des femmes à plein temps: Carole Mathieu, de 1992 à 2001. Thérèse Pelletier Vincent a assumé la fonction un temps, à un jour/semaine. Francine Tremblay, de 2005 jusqu’à sa retraite en 2018, été mandatée au comité diocésain du partenariat homme-femme en Église, sans préjudice à ses autres fonctions. Elle a contribué à la création des sessions Faire route ensemble vers une culture partenariale en Église. L’espace me manque pour rendre hommage à tant d’autres pour leur engagement chrétien pour la condition des femmes, en Église et en société. Peut-être un hommage diocésain, pourquoi pas?


*Louise Royer est la directrice de l’Office de la pastorale sociale du diocèse. En tant que telle, elle est membre d’un autre groupe partenaire du même conseil Église et société de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, la Table de pastorale sociale des diocèses catholiques du Québec. Plusieurs répondantes à la condition des femmes cumulent les responsabilités dans ces deux domaines.