Montréal

En ce dimanche 12 janvier, jour du baptême de Jésus, était célébré le 400e anniversaire de la naissance de sainte Marguerite Bourgeoys à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.

Sainte Marguerite Bourgeoys est une personnalité historique de Montréal, du Québec et du Canada. Originaire de Troyes, en France, elle participe aux côtés de Jeanne Mance et de Paul de Maisonneuve au développement de Ville-Marie (ville de Montréal) où elle y crée la première école. Elle est par ailleurs la grande instigatrice de la construction de la première chapelle de Montréal, Notre-Dame-de-Bon-Secours, et aussi la fondatrice de la congrégation de Notre-Dame (CND) (http://www.cnd-m.org/fr/accueil/index.php). Marguerite Bourgeoys a été canonisée en 1982 par Jean-Paul II ; elle devient ainsi la première sainte canadienne.

Alors que les cloches sonnaient, les fidèles, malgré la tempête, affluaient dans la petite chapelle du Vieux-Montréal. Les sœurs de la congrégation étaient nombreuses, ainsi que les sympathisants ou les membres du musée Marguerite Bourgeoys et de la maison Saint-Gabriel. Mgr Lépine présidait la célébration en présence de nombreux prêtres, dont Mgr Blanchard.

Le chœur de la chapelle avait été spécifiquement décoré pour la messe. Devant l’autel, un drap bleu avec un globe terrestre, et à droite une statue en papier de la sainte bravant la tempête. « Comme elle, vous êtes sortis alors qu’on vous demandait de rester en dedans », a plaisanté Mgr Lépine pour commencer son homélie. Comme sainte Marguerite Bourgeoys a quitté son pays, il a invité les fidèles à revenir dans cette chapelle pour, qu’à travers un court voyage extérieur, chacun puisse faire un long voyage intérieur.

« Va je ne t’abandonnerai pas »

Devant une assemblée de connaisseurs, Mgr Lépine n’est pas revenu sur la vie de la sainte, mais sur cette phrase de la Sainte Vierge — « Va, je ne t’abandonnerai pas » —, qu’elle reçut avant d’embarquer. « C’est une parole que le ciel nous donne », a-t-il insisté en français comme en anglais : « Va, donne-toi, sens, construits, traverse les épreuves, aime, je ne t’abandonnerai pas ». Le lien entre Montréal et Marie n’appartient pas qu’au passé, il est bien actuel, et la Vierge Marie a un amour unique pour chacun de ses enfants. Quoi qu’ils entreprennent, elle est là.

Revenant sur la jeunesse de sainte Marguerite Bourgeoys quand elle s’embarque pour la Nouvelle-France, Mgr Lépine a parlé longuement de Marie, celle qui a le pouvoir de toucher les jeunes d’aujourd’hui, et d’exhorter les fidèles à prier pour cela. « Nous sommes des êtres d’absolu : les jeunes ont ainsi besoin de Dieu, car ils ont cette soif d’absolu et seul Dieu peut la combler. »

La pauvreté de cœur

Si sainte Marguerite Bourgeoys a connu l’ardeur des désirs, l’abandon, la longue et terrible traversée de l’Atlantique, les hivers, la difficile mission auprès de la jeunesse, les oppositions des hommes, le feu, la relève non assurée, « sa pauvreté de cœur l’a amenée à être au plus proche de Dieu, à s’abandonner entièrement, et toute sa vie à Lui ». Aussi, Mgr Lépine a rappelé aux fidèles leur mission : servir au rayonnement de l’Amour de Dieu en lui donnant sa vie, car « Dieu seul construit l’avenir, Dieu construit le monde ».

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Des prières de sainte Marguerite Bourgeoys

Une belle procession s’en est suivie. Chacune des prières universelles était précédée d’une parole de la sainte. À chaque parole était déposé au pied de l’autel un symbole. Des fleurs pour symboliser « ce grand jardin que Dieu a créé, et toutes les communautés qui sont autant de carreaux de ce grand jardin » ; des drapeaux pour tous les pays dans lesquels les sœurs de la congrégation sont appelées. Alors que l’assemblée priait pour les migrants du monde entier, on a déposé un baluchon pour rappeler que sainte Marguerite Bourgeoys était partie « sans denier ni maille, un petit paquet que je pouvais porter sous le bras ». Enfin une mère et sa fille ont apporté un tableau représentant sœur Marguerite Bourgeoys enseignant dans les champs, alors que s’élevait une prière pour les jeunes et les enseignants du monde entier.

Après la communion, sœur Violaine Paradis de la CND a chanté un superbe et mélodieux chant racontant la vie de sainte Marguerite Bourgeoys et de la CND. Le refrain fut rapidement repris par l’assemblée :

Hâtons-nous en chemin!
Nous rappelle Marguerite;
Le cœur du prochain
Attends notre visite…
Soyons en tout lieu
Visitation de Dieu!

Sœur Ercilia Ferrera, adjointe à la supérieure générale de la communauté, a conclu la célébration en rappelant à chacun le message tellement actuel de sainte Marguerite Bourgeoys. Sa pensée et ses actions, sa spiritualité, sa foi profonde, « continuent de nous mettre en marche. »