Montréal

Transfiguré par l’amour divin

Le thème unifiant les lectures de ce dimanche est la transformation opérée par l’amour de Dieu. En répondant à l’amour divin, Abraham et Saul ont tous deux rompu avec le passé tel qu’ils l’avaient vécu et ont ainsi transformé le monde. Cela nous rappelle aussi que le choix de suivre Jésus sur tout le chemin de la Croix nous transforme et diffuse dans notre propre vie la grâce du Seigneur transfiguré.

À l’âge de 30 ans, la mystique médiévale Julienne de Norwich est tombée grièvement malade et a reçu les derniers sacrements. Peu de temps après, elle s’est complètement rétablie et est devenue anachorète, afin de se dédier à une vie de prière, tout en rédigeant une exploration des visions de la Passion du Christ qu’elle avait reçues pendant sa maladie. Dans un discours sur les façons dont Dieu tire le bien du mal, le Catéchisme de l’Église catholique cite ses Révélations de l’amour divin :

« J'appris donc, par la grâce de Dieu, qu'il fallait m'en tenir fermement à la foi, et croire avec non moins de fermeté que toutes choses seront bonnes... Et tu verras que toutes choses seront bonnes ».(Catéchisme de l’Église catholique, par. 313)

Le pape Benoît XVI décrit son œuvre de la manière suivante :

« Julienne de Norwich a compris le message central pour la vie spirituelle: Dieu est amour et ce n’est que lorsqu’on s’ouvre, totalement et avec une confiance totale, à cet amour et qu’on le laisse devenir l’unique guide de notre existence, que tout est transfiguré, que l’on trouve la véritable paix et la véritable joie et que l’on est capable de la diffuser autour de soi ».(Pape Benoît XVI, Audience Générale du 1 déc. 2010)

Julienne de Norwich manifestait cette foi qu’elle avait en l’amour divin dans la foulée même de la peste noire, pandémie la plus mortelle de l’histoire humaine. Au moment où elle est tombée malade, des éclosions successives de ce fléau décimaient encore la population de l’Angleterre partout autour d’elle. Plus tard, en tant qu’anachorète, elle vivait « recluse », un peu comme nous tous faisions, plus ou moins, depuis le début de la pandémie de COVID-19. Si l’auto-isolation peut être vraiment dure à vivre, elle peut également être l’occasion de découvertes spirituelles.

Le Carême est une saison qui nous permet de nous retirer un peu du monde, avec le but de méditer sur l’amour divin. Le passage sur la Transfiguration tiré de l‘Évangile dans la lecture de ce dimanche nous appelle à écouter Jésus. Si, par contre, nous sommes trop occupés ou trop épuisés, il est fort difficile de pouvoir se faire.

Durant ce Carême, donc, ralentissez et créez autour de vous un espace pour le silence. Réfléchissez sur tout ce que vous avez vécu pendant la pandémie. Vers où est-ce que Dieu vous appelle aujourd’hui ? Répondre à cet appel ouvrira à l’amour rédempteur de Dieu des occasions de transformer notre vie.


Une fidèle catholique du diocèse de Montréal