Montréal

« Je m’apprête à accomplir un pèlerinage pénitentiel qui, je l’espère, avec la grâce de Dieu, pourra contribuer au chemin de guérison et de réconciliation déjà entrepris. » (Pape François : Angélus du 17 juillet 2022)

Le Pape François annonce son voyage apostolique comme étant un pèlerinage pénitentiel, un chemin de pénitence pour les abus et les torts causés aux jeunes Autochtones par les communautés catholiques ayant dirigé des pensionnats qui leur étaient destinés, ainsi qu’à leurs familles et à leurs communautés. Il constitue un chemin de rencontre pour transmettre des excuses sincères. Il est également animé par une vision d’espérance que ce chemin de vérité devienne aussi un chemin de réconciliation.

Avec le Pape François, c’est nous tous qui nous mettons en chemin pour reconnaître que des membres de l’Église catholique au Canada « ont contribué aux politiques d’assimilation culturelle » (Angélus). C’est l’aboutissement d’une longue démarche qui a commencé en octobre 1990 lorsque les abus subis dans les pensionnats ont commencé à être évoqués. De juillet 1991 à nos jours, des excuses ont été exprimées par les communautés religieuses et les diocèses impliqués directement dans l’opération des pensionnats, par l’ensemble des évêques du Canada (septembre 2021) et par le Pape dans le cadre d’une rencontre au Vatican (du 28 mars au 1er avril 2022).

C’est un cheminement qui se déploie depuis une trentaine d’années. La Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR), qui a oeuvré de juin 2008 à décembre 2015, en a constitué une étape marquante, au coeur d’un grand effort national pour faire la vérité sur les pensionnats pour Autochtones dans une perspective de réconciliation.

Les appels à l’action de la CVR (juin 2015) demandent « […] au pape de présenter, au nom de l’Église catholique romaine, des excuses aux survivants, à leurs familles ainsi qu’aux collectivités concernées pour les mauvais traitements […] que les enfants des Premières Nations, des Inuit et des Métis ont subis dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique. Nous demandons que ces excuses […] soient présentées par le pape au Canada… » (n. 58). La visite demandée se déroulera en cette fin de juillet alors que l’on célèbre la fête de Sainte-Anne, fête importante pour les Autochtones.

Ce séjour du Pape François au Canada est un temps de grâce où Dieu lui-même nous appelle à marcher ensemble. Nous sommes tous des êtres humains. Nous avons tous à apprendre les uns des autres. Nous l’oublions facilement.

Le chemin de la vérité et de la réconciliation est un long chemin, mais c’est le chemin de la vie et de l’espérance aujourd’hui pour un avenir ouvert à la compassion, à la justice et à la solidarité.

En Jésus-Christ, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie,

 

† Christian Lépine
Archevêque de Montréal