Montréal

« Le pain que je donnerai, dit le Seigneur, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde». C’est sous le signe de l’évangile de Jean (6,51) qu’a eu lieu, le 14 novembre dernier, l’ordination sacerdotale du frère Pierre-Benoît de la Fraternité monastique de Jérusalem.

Pour le fr. Pierre-Benoît, «d’abord moine», c’est son «identité vocationnelle qui se déploie dans le ministère de la prêtrise pour le service de la communauté» : «Ce qui m’a touché dans cette ordination c’est de sentir que tu rentres en fait dans une lignée qui vraiment te dépasse, une lignée de service, de serviteurs de l’Église», exprime-t-il.

«Il y a un moment qui est quand même assez fort, où les prêtres qui sont présents imposent les mains sur ton front. En fait, le sens c’est qu’on vit la transmission apostolique, donc depuis Saint Pierre, ce qui fait quand même belle lurette, de ce service d’Église. Moi je me disais à la fin ben je me sens petit, parce que moi c’est aujourd’hui en 2020 et il y a en eu avant moi, puis il y en aura d’autres après moi», dit le fr. Pierre-Benoît.

Même s’il était loin d’imaginer que la célébration ressemblerait à cela, période de Covid oblige, il n’en est pas moins qu’il dit avoir senti «la présence des absents» qui assistaient de partout à l’évènement en suivant la diffusion en direct. 

Donner du pain au monde qui a faim

Sa phrase d’ordination est tirée de l’évangile de Saint Jean (6,51) : «Ce verset m’habite depuis plusieurs années. Il parle d’un pain qui est véritable et qui donne la vraie vie au monde. Moi, je crois que c’est très contemporain. En tout cas, j’ai la perception que le monde d’aujourd’hui a soif, a faim». En plein cœur de l’action de la rue Mont-Royal, il ressent cette faim : «Je lis de façon optimiste les signes des temps, mais quand je vois le monde qui court partout, qui cherche, moi je vois un monde qui désire, qui a soif, qui a faim, qui cherche le sens des choses. Les chrétiens on a des clés, dans notre bagage, assez majeures à partager au monde», lance-t-il. Être d’abord à l’écoute, puis proposer, tel est le cœur de son travail de prêtre

Entré en communauté à l’âge de 24 ans en France, en 2004, il a fait sa formation initiale en Europe puis est envoyé à Montréal en 2008 où il fait ses vœux perpétuels à la Toussaint 2013. Depuis 12 ans au Québec, il a eu la chance de suivre 3 ans de formation à l’IFHIM (Centre de formation humaine intégrale de Montréal) qui lui a permis de «mieux se connaître pour mieux se donner aux autres». Il a ensuite complété ses années de séminaires à Montréal et est maintenant prêtre : «Ça m’étonne encore!» s’exclame-t-il en riant». 

Même s’il était déjà dans la communauté depuis plusieurs années, il vit autrement la liturgie depuis son ordination : «Je me trouve à une autre place derrière l’autel. Même si t’as participé à la messe des centaines de fois, quand tu te mets à dire ces paroles-là de consécration, d’institution de l’Eucharistie, wow! Pour le moment, ça me dépasse, même si c’est des paroles que j’ai entendues plein plein plein de fois.» Les confessions s’ajoutent à son nouveau ministère, se greffant à celui d’accompagnement spirituel qu’il vit depuis quelques années. 

Pastorale du sourire et de l’oreille

Frère Pierre-Benoît et les autres membres de sa communauté travaillent comme tout le monde au quotidien. Il est, depuis septembre, en stage au CHUM en tant qu’intervenant en soin spirituel, dans un milieu laïc, à l’unité des soins palliatifs pour «rencontrer, écouter les personnes malades, mourantes, et la famille» : «Je pense partager une espérance, une joie qui m’habite […] faire transparaitre dans mon être cette vie qui m’habite». Finalement, il résume le coeur de sa vocation de frère et prêtre dans le monde à «la pastorale du sourire et la pastorale de l’oreille».

Pour revoir l’ordination sacerdotale du fr. Pierre-Benoît, cliquez ici.