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Comme Église au Canada, nous venons de vivre une semaine particulièrement hors du commun : fidèle à sa mission, plus ou moins parfaitement, notre Église travaille sur elle-même et autour d’elle-même à la réconciliation pour la construction d’un monde meilleur. Elle le fait par le chemin essentiel de l’examen de conscience : par un regard honnête sur son histoire récente, l’Église au Canada a pris conscience de ses erreurs et surtout, de son besoin existentiel d’être sauvée par le Christ. Évidemment, je fais allusion ici aux audiences vécues avec nos sœurs et nos frères des Peuples autochtones auprès du Saint Père, lui-même entouré de représentants des évêques du Canada; une expérience de salut préparée depuis longtemps et prémices de lendemains à investir.

Il y a ici une force qui est celle de la miséricorde des uns et de l’espérance des autres, les uns comme les autres animés d’un seul désir : vivre ensemble tel que le projet de Dieu nous y invite.

Comme Église dans le monde, des membres de ce grand corps ecclésial souffrent de la guerre; honnêtement, en plusieurs endroits dans le monde, des membres souffrent d’injustice, de violence et d’insécurité. Mais plus précisément cette année, des zones plus critiques telles que l’Ukraine et la Russie font souffrir tout le corps. C’est comme si tout à coup, la miséricorde, l’espérance, le vivre ensemble devenaient des défis hors de portée. Pourtant, toute semaine sainte n’a de sens qu’avec l’issue de Pâques. À nous d’en témoigner.

Il y a ici un équilibre à réaliser, entre les souffrances de la Passion et la joie de la Résurrection. La joie est d’autant plus grande que la souffrance est réelle. C’est le moteur qu’est l’espérance, qui habite la foi, qui se traduit alors en charité. Ainsi le projet de Dieu, « le vivre ensemble », redevient toujours possible. 

Dans la vie de chacun et chacune, il y a de ces moments d’épreuves et de bien-être. Ce n’est pas hors de ce monde en tension constante que Dieu nous appelle, mais au contraire, c’est à l’intérieur de ce monde que nous sommes conviés au témoignage de la réconciliation et de la paix. Souhaitons-nous tous d’être dignes de témoigner de Pâques au lendemain de la Passion, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». 

Vive le Christ ressuscité!