Pape François

La visite du pape au Canada l'été dernier, le processus synodal en cours et le discipolat missionnaire étaient à l'ordre du jour du Bureau de direction de la Conférence des évêques catholiques du Canada lors de sa récente visite au Vatican.

Source - par Christopher Wells (traduit par l'archidiocèse de Montréal)

Le « pèlerinage pénitentiel » entrepris au Canada par le pape François en juillet 2022 était largement salué comme une avancée historique dans le cadre des relations entre l'Église et les peuples autochtones du Canada. Ce voyage était au cœur des discussions lors de la visite de la direction de la CECC au Vatican la semaine dernière.

Chaque année, les membres du Bureau de direction de la Conférence des évêques catholiques du Canada se rendent à Rome afin de rencontrer le pape et des représentants de divers Dicastères du Vatican - un moment de communion et d'écoute mutuelle visant à renforcer les liens entre l'Église du Canada et l'Église universelle.

L'annonce de la découverte de possibles tombes non marquées sur le terrain des anciens pensionnats autochtones, entre autres à Kamloops en Colombie-Britannique, a marqué un moment de crise provoquant une réflexion approfondie sur le triste héritage du système des pensionnats, a déclaré le Président de la CECC Mgr Raymond Poisson, évêque de Saint-Jérôme et de Mont-Laurier.

Travailler vers la réconciliation

S'adressant à Radio Vatican à Rome, Mgr Poisson a affirmé que la visite du pape au Canada et ses excuses prononcées sur les terres autochtones constituaient une sorte de « sceau » sur les progrès déjà achevés à ce jour au niveau des relations entre les peuples autochtones et l'Église. Elle a été l’occasion de se rassembler « afin de réaliser quelque chose de significatif pour la réconciliation », permettant aux catholiques et aux autochtones de mieux se connaître, d'apprendre à se parler, à se comprendre et à travailler ensemble à l’avenir.

Mgr Poisson a souligné plusieurs initiatives concrètes de la part des évêques canadiens à l'égard des peuples autochtones, notamment une collecte de fonds visant à réunir quelque 30 millions de dollars (CDN) pour soutenir des projets dans les églises et les communautés locales. Les évêques sont également en train de rédiger des lettres destinées aux Premières nations, aux Métis et aux Inuits, ainsi qu'une lettre générale s’adressant à tous les peuples autochtones du Canada. L'évêque a également souligné les initiatives concernant les artefacts autochtones conservés dans les musées du Vatican et des efforts visant à ouvrir les archives de l’Église liées au système des pensionnats.

La première étape du Synode un « franc succès »

Autre sujet important pour les prélats canadiens : le Synode sur la synodalité actuellement en cours. Mgr Poisson a noté la surprise des évêques canadiens devant le grand intérêt suscité par le Synode, et il déclare que la première étape, diocésaine, du Synode mondial a été « un franc succès ».

« Nous avons pu comprendre que les gens ont « le goût » de continuer à se rencontrer » et de découvrir leur « mission » dans l'Église au sein de leurs propres communautés.

Pour la prochaine étape continentale du Synode, Mgr Poisson a mis l’emphase sur la nécessité d'une plus grande participation des fidèles, mettant en garde que, faute de la contribution de cette pluralité de voix, le Synode risque de « perdre sa saveur ». Il est essentiel, dit-il, que tout un chacun soit représenté alors que l'Église s'efforce de discerner la meilleure façon d'accomplir sa mission dans le monde moderne.

L'éducation catholique et l'épiscopat au Canada

Parmi les autres sujets de discussion importants, mentionnons « les vocations, l'éducation et la culture ». Mgr Poisson a noté la diversité des systèmes éducatifs dans les différentes provinces, tout en soulignant le rôle des écoles catholiques privées. « Il y a un esprit de catholicité dans ces écoles ».

Les évêques canadiens ont exprimé leur inquiétude concernant l'épiscopat canadien, en précisant qu’au cours des cinq prochaines années, une vingtaine de diocèses canadiens sur les 80 auront besoin de nouveaux évêques.

En conclusion, Mgr Poisson a fait le point sur la situation financière de l'Église au Canada. Bien que la crise des abus ait fait des ravages, le président de la CECC a reconnu que le Canada n'est pas un pays pauvre. « Nous avons donc des ressources », dit-il, en ajoutant que le Canadien pourra travailler à travers les difficultés financières, « avec humilité et, je l’espère, le plus grand succès pour la mission du Christ dans notre propre maison ».