Montréal

Le 10 novembre dernier avait lieu le Grand déjeuner de la prière, auquel ont participé par zoom près d’une centaine de personnes pour «prier ensemble et écouter l’Esprit qui souffle et qui fait toutes choses nouvelles», comme a lancé dans son mot de bienvenue M. Gaston Sauvé, président de la Fondation « A Dieu Va », qui soutient l’événement.

Initiés en 1976 par M. J.-Robert Ouimet en concertation avec le maire Jean Drapeau, les Grands déjeuners de la prière de Montréal ont pour mission d’offrir un espace de ressourcement, de prière et de réflexion pour les leaders de la société dans le but «d’harmoniser leur vie personnelle, familiale et professionnelle». Il y a eu jusqu’à deux rencontres par année durant une certaine période. La formule témoignage est habituellement proposée lors de cet événement pour illustrer comment des hommes et des femmes peuvent être des êtres engagés dans la société tout en trouvant en Dieu et en la spiritualité un souffle pour avancer. En ce temps de pandémie, malgré l’impossibilité de se retrouver en petit groupe, le Grand déjeuner de la prière a tout de même pu avoir lieu virtuellement. À 7h30, la messe en ligne, présidée par Mgr Christian Lépine, a permis de démarrer cette rencontre et cette journée sous le regard bienveillant de Dieu. 

De belles roses et quelques épines 

Était présent pour offrir son témoignage, M. Jean-Denis Lampron, «témoin enthousiaste» et entrepreneur qui a créé en 1996 Rose Drummond, une entreprise de fleurs, avec son épouse. L’homme d’une soixante-dizaine d’année maintenant et grand-père de plusieurs petits-enfants est également impliqué dans l’organisme caritatif canadien Développement et paix et est diacre permanent dans le diocèse de Nicolet. L’humain, le père de famille, l’entrepreneur et finalement son cheminement spirituel ont été les axes autour desquels il a livré son témoignage. Marié à Diane depuis 45 ans, ils ont eu 8 filles et 3 garçons : «11 enfants c’est pas évident, mais c’est extraordinaire!», s’exclame M. Lampron.

Initié jeune à l’importance de s’impliquer, cela a «laissé des traces» dans son engagement actuel. Son cheminement scolaire le mène à devenir fleuriste. Il découvre durant cette période le scoutisme, et au milieu de cela sa femme. Ils se sont mariés chez les scouts et s’y sont grandement impliqués ensemble. La vie n’a pas toujours été facile, mais M. Lampron a trouvé en Dieu Celui sur qui s’appuyer face à la faillite, la maladie, la souffrance : «En 1994  je me retrouve du jour au lendemain, plus de travail plus rien. Diane est enceinte du 11e enfant. C’est peut-être le moment le plus difficile qu’on a affronté en tant que couple». Il lance un cri du cœur vers le Ciel qui ne l’a jamais abandonné :«À travers tout ça, c’est sûr que j’ai réalisé la présence de Dieu. L’automne où j’ai tout perdu […] j’ai compris que j’étais pas tout seul, j’étais soutenu.

Et c’est notre couple aussi qui s’est resserré dans ces moments-là». Un jour, grâce au mouvement Cursillo, il apprend à se laisser aimer, ce «qui n’est pas toujours évident» : «Vous savez quand on donne, on contrôle. Quand on reçoit, on perd le contrôle», explique-t-il. Il devient diacre en 1998, après 7 ans de cheminement avec son épouse, son mandat étant de «sensibiliser son diocèse à ce qui se passe dans le monde». Cela le mènera à poser plusieurs actions concrètes et à s’impliquer activement, notamment au sein de l’organisme Développement et paix: «J’ai compris que plus je donne, plus je reçois», dit-il. «Pour moi c’est tellement grand la vie et je vous souhaite de vous impliquer, je vous souhaite de donner… de donner, pis de redonner encore! Parce que c’est là la vie!» 

Des petites pousses dans l’Église 

Quand on lui demande comment il voit l’avenir de nos communautés chrétiennes et son espérance, M. Lampron répond avec conviction : « Vous savez, moi je suis un horticulteur de formation. Quand la plante vieillit, des fois il faut prendre les petites retiges pis repartir une nouvelle plante. Et des fois, la vieille plante retige de la racine[…] Moi je pense qu’il y a des petites pousses qui sortent dans notre église». «On est instrument de Dieu, pis je sais pas ce que ça donnera à la fin d’une vie. Mais j’ai un ami traducteur qui disait ‘’faisons ce que je pouvions’’», explique-t-il en riant. La rencontre s’est close avec une période de questions où quelques-uns ont pu partager une réflexion ou poser une question à l’invité. 

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