Montréal

Cette année, la fête patronale diocésaine, présidée par Mgr Christian Lépine, fut l'occasion de mettre en évidence les différents chemins d'entraide et de générosité qu'ont empruntés et qu'empruntent encore aujourd'hui les membres des communautés religieuses ainsi que les gens engagés avec les plus pauvres de la société.

Le vendredi 31 mai, en la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, l'archevêque de Montréal a tenu à souligner, en plus de la célébration de la Visitation de la Vierge Marie, fête patronale du diocèse, les 50 ans d’activité de l’Association des supérieures majeures de Montréal, les 25 ans d’implication de la pastorale sociale de quartier et les 5 ans de présence, discrète mais essentielle, de Notre-Dame de la rue, un organisme qui tend la main aux personnes itinérantes de Montréal.

« Vous arrive-t-il d’être découragés? », a demandé Mgr Lépine au début de son homélie. « Oui, sans doute », a-t-il répondu avant d’y aller d’un conseil. « Prenons le temps de regarder l'histoire, notre histoire, et de voir toute la générosité dont ont fait preuve les membres des communautés religieuses depuis la fondation de Montréal. »

Se mettant au service de gens qui étaient eux aussi découragés, seuls, malades ou dans la pauvreté, « ces femmes ont tracé des chemins d'entraide et de solidarité qui existent toujours aujourd'hui », a-t-il dit.

« Ces personnes consacrées ont su garder vivante la flamme de la solidarité », a ajouté l’archevêque en rendant hommage aux communautés représentées par l’Association des supérieures majeures de Montréal.

Leur exemple fut imité par les responsables de la pastorale sociale de quartier qui, depuis 25 ans, ont créé des liens avec les groupes communautaires de Montréal, participé aux grands enjeux sociaux et « su se faire proches des pauvres ».

Voici un autre conseil lancé par Mgr Christian Lépine aux quelque 200 personnes présentes à la fête patronale de l’archidiocèse de Montréal : « Soyez bénévole, ne serait-ce qu’une seule journée de votre vie. » Cette expérience au service des autres change la vie des gens, les convertit même, a-t-il expliqué, en rendant cette fois hommage aux bénévoles de Notre-Dame de la rue, dont plusieurs avaient pris place dans le premier banc de la cathédrale.

Rencontré avant le début de la cérémonie, l’abbé Claude Paradis a lui aussi remercié les quelque 30 bénévoles qui œuvrent auprès de l’organisme qu’il a fondé et des gens de la rue. « Sans bénévoles, je ne pourrais rien faire », a-t-il confié.

« Seulement hier, on a rencontré 150 personnes dans la rue. Les besoins sont de plus en plus grands et le nombre de personnes qui se retrouvent à la rue augmente sans cesse, c'est effarant. »

Comment expliquer cette augmentation? « Dans les rues de Montréal, on rencontre davantage de gens avec des problèmes de santé mentale, d’anciens militaires, des gens qui consomment les nouvelles drogues.»
Les plus jeunes rencontrés dans la rue ont 14 ou 15 ans, dit l’abbé Paradis. « Et il y a madame Cécile qui a 92 ans. On lui a remis deux sacs d'épicerie. »

Durant la messe, « je vais penser aux visages et aux noms de toutes ces personnes », a promis le fondateur de Notre-Dame-de-la-Rue.

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