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La nouvelle loi ferme la porte à « tout espoir de guérison », affirment les prélats dans des lettres adressées au gouvernement canadien et aux fidèles catholiques.

SourcePar John Burger - publié le 11 mai 2023 (Traduction par l'Archidiocèse de Montréal)

Les évêques catholiques du Canada ont condamné le projet du gouvernement d'autoriser l'euthanasie et le suicide assisté les patients atteints de maladies mentales et réclament à Ottawa de financer davantage les soins palliatifs. 

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a émis mardi dernier une « Lettre ouverte au gouvernement du Canada » et un « Message aux fidèles catholiques » au sujet d'une mesure législative fédérale qui, d'ici le 17 mars 2024, permettra aux personnes dont la seule condition médicale sera une maladie mentale de mettre fin à leur vie. Il ne sera pas nécessaire que ces personnes soient en phase terminale. 

« Au fil des ans, les membres de la CECC ont constamment exprimé leur opposition à l’euthanasie et au suicide assisté, qui ont été légalisés au Canada en juin 2016 » a affirmé la Conférence dans une déclaration. « Comme on le prévoyait en 2015, les amendements subséquents apportés à la législation ont permis d’élargir la liste des personnes vulnérables admissibles à l’euthanasie et au suicide assisté, y compris l’amendement le plus récent qui rend l’euthanasie et le suicide assisté (« Aide médicale à mourir » ou « AMM ») accessibles aux personnes dont la seule condition médicale est une maladie mentale ». 

Les documents émis mardi dernier indiquent que « l’élargissement de l’accès à l’euthanasie et au suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie mentale ferme la porte à tout espoir de guérison… l’euthanasie et le suicide assisté portent atteinte à la dignité universelle et inviolable de la vie humaine et nuisent à l’essor de la société ». 

« Soulignant notre interdépendance à divers degrés tout au long de la vie, la CECC demande aux gouvernements fédéraux, provinciaux et territoriaux de diriger davantage de ressources et de fonds vers les soins de santé mentale et aux soins palliatifs », a déclaré la Conférence. « La CECC encourage également les fidèles catholiques à « témoigner de la vie, à soigner et à accompagner les malades, à résister aux pressions exercées visant à soutenir ou à participer à l’AMM, et à prier pour que nos législateurs puissent voir la gravité de ce qu’ils sont en train d’autoriser ». 

Les évêques ont affirmé qu'il est « encore plus répréhensible que le gouvernement étende l’accès à l’euthanasie et au suicide assisté aux personnes dont l’état mental peut les prédisposer au suicide, sachant notamment que les soins de santé au Canada ne parviennent pas à fournir un traitement accessible et fiable aux patients et patientes ayant des problèmes de santé mentale, y compris des maladies mentales. Le fait de permettre ou d’aider ces patients et patientes à se suicider contredit directement les stratégies nationales de prévention du suicide et s’oppose à notre responsabilité sociale collective de fournir aux personnes vivant avec des problèmes de santé mentale un traitement, un soutien et de l’espoir par le biais d’interventions thérapeutiques ».