Pape François

Le Pape François a présidé, le dimanche 21 novembre, en la basilique Saint-Pierre, la messe pour la Solennité du Christ-Roi de l’Univers, qui marquait aussi la 36e Journée mondiale de la Jeunesse, célébrée cette année au niveau diocésain.

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Pour ce dernier dimanche de l’année liturgique 2021, le Pape s’est particulièrement adressé aux jeunes en les invitant à contempler l’image de Jésus qui «vient avec les nuées», tirée du Livre de l’Apocalypse, et celle de Jésus qui assume sa royauté face à Pilate.

«Cela nous fait du bien, chers jeunes, de nous arrêter et de contempler ces images de Jésus, alors que nous commençons le chemin vers les Journées mondiales de la jeunesse 2023 à Lisbonne», a remarqué le Pape en cette 36e JMJ, célébrée désormais au niveau diocésain à la fin de l’année liturgique, en la fête du Christ-Roi, et non plus le Dimanche des Rameaux comme c’était la tradition jusqu’en 2018.

La première image, celle de «Jésus qui vient avec les nuées», parle de «la venue du Christ en gloire à la fin des temps: elle nous fait prendre conscience que le dernier mot sur notre existence viendra de Jésus», qui se situe au-delà des difficultés du temps. «Il vient "avec les nuées" pour nous rassurer, comme pour dire: "Je ne vous laisse pas seuls quand votre vie est enveloppée de sombres nuages. Je suis toujours avec vous. Je viens apporter la lumière et ramener la sérénité"», a expliqué François.

Rechercher le Seigneur dans «les visions de la nuit», une expression tirée du Livre du Prophète Daniel, signifie «conserver un regard lumineux même dans les ténèbres, ne pas cesser de chercher la lumière au milieu de l’obscurité que nous portons dans notre cœur et que nous voyons autour de nous. Élever le regard de la terre, vers le haut, vaincre la tentation de rester sur le sol de nos peurs, de nous enfermer dans nos pensées et de pleurer sur notre sort. C’est dangereux de rester dans notre peur!», a ajouté le Pape.

Ne pas avoir peur de rêver

«Lève le regard, lève-toi ! C'est l'invitation que le Seigneur nous adresse et dont j'ai voulu me faire l'écho dans le Message qui vous est dédié, chers jeunes, pour accompagner le chemin de cette année. C'est la tâche la plus ardue et la plus fascinante qui vous ait été confiée: vous tenir debout quand tout semble s'écrouler; être des sentinelles capables de voir la lumière dans les visions de la nuit; être des bâtisseurs au milieu des décombres; être capables de rêver», a insisté François.

«En tant qu'Église, nous avons aussi besoin de rêver, nous avons besoin de l'enthousiasme et de l'ardeur des jeunes pour être des témoins de Dieu qui est toujours jeune!», a insisté le Pape en exhortant les jeunes à tout confier à Jésus. «Il aime vos rêves et vous aide à les réaliser», a assuré François, en citant le livre Conversations nocturnes à Jérusalem, du cardinal Martini, le Pape a expliqué que l'Église et la société ont besoin de «rêveurs qui nous maintiennent ouverts aux surprises de l'Esprit Saint».

Un Royaume sans compromission

L’évêque de Rome a ensuite évoqué la deuxième image, celle de Jésus disant à Pilate, lors de son procès: «Je suis roi». «Sa détermination, son courage, sa liberté suprême sont frappants», a expliqué François, soulignant l’absence totale de recherche de compromis de la part de Jésus. «Il est venu sans duplicité, pour proclamer par sa vie que son Royaume est différent des autres royaumes du monde, que Dieu ne règne pas pour accroître son pouvoir et écraser les autres; il ne règne pas avec des armées et par la force. Son Royaume est le Royaume de l'amour, de ceux qui donnent leur vie pour le salut des autres.»

«Chers jeunes, la liberté de Jésus est fascinante! Laissons-la vibrer en nous, qu’elle nous secoue, qu’elle suscite en nous le courage de la vérité. Nous pouvons nous demander: si j'étais ici, maintenant, à la place de Pilate, face à Jésus, en le regardant dans les yeux, de quoi aurais-je honte? Face à la vérité de Jésus, à la vérité qui est Jésus, quelles sont mes faussetés qui ne tiennent pas debout, mes duplicités qui ne lui plaisent pas?», a demandé le Pape, en avertissant sur la tentation que nous pouvons tous avoir, souvent, de tenir la croix à distance.

Faire la vérité en se tenant devant Jésus

«Nous avons besoin de nous mettre devant Jésus pour faire la vérité en nous. Nous avons besoin de l'adorer pour être libres intérieurement, pour éclairer notre vie et ne pas nous laisser tromper par les modes du moment, par les feux d'artifice de la consommation qui éblouissent et paralysent», a-t-il averti.

«Ainsi, dans la liberté de Jésus, nous trouvons aussi le courage d'aller à contre-courant: non pas contre quelqu'un, comme le font les victimistes et les complotistes, qui rejettent toujours la faute sur les autres, a averti François avec fermeté. Non. Contre le courant malsain de notre moi égoïste, fermé et rigide, pour nous mettre sur les pas de Jésus. Il nous apprend à aller contre le mal avec la seule force humble et douce du bien. Sans raccourcis, sans mensonges.»

«Notre monde, blessé par tant de maux, n'a pas besoin d’autres compromis ambigus, de personnes qui vont de-ci de-là comme les vagues de la mer, de celles qui sont un peu à droite et un peu à gauche après avoir flairé ce qui convient. Non, chers jeunes ! Soyez libres, soyez authentiques, soyez la conscience critique de la société. N’ayez pas peur de critiquer, nous avons besoin de vos critiques», a assuré le Pape.

François a invité tous les jeunes à se battre pour un Royaume de justice, d'amour et de paix, à la suite de Jésus. «Je souhaite que chacun d'entre vous puisse ressentir la joie de dire : "Avec Jésus, moi aussi je suis roi". Je suis roi : je suis un signe vivant de l'amour de Dieu, de sa compassion et de sa tendresse. Je suis un rêveur ébloui par la lumière de l'Évangile et j'attends avec impatience les visions de la nuit. Et quand je tombe, je retrouve en Jésus le courage de me battre et d'espérer, le courage de rêver à nouveau. À tous les âges de la vie», a conclu le Pape.