Pape François

En ce troisième dimanche de l’Avent, 13 décembre, et avant de réciter la prière de l'Angélus, le Pape François a médité sur la joie chrétienne. Pour l’atteindre, la première des conditions est d’opérer «un décentrement de soi-même», dans le sillage de Jean le Baptiste dans les Évangiles.

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Devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre de Rome, le Saint-Père a d'abord invité à la joie, «si caractéristique de la période de l'Avent»; car «l'attente que nous vivons est joyeuse, un peu comme lorsque nous attendons la visite d'une personne que nous aimons beaucoup, par exemple un grand ami que nous n'avons pas vu depuis longtemps», a relevé le Pape.

Cette dimension de la joie émerge particulièrement aujourd'hui, troisième dimanche de l'Avent, qui s'ouvre avec l'exhortation de saint Paul: «Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur» (Antienne d'entrée; cf. Ph 4,4,5).

Dieu proche, la joie règne

«Plus le Seigneur est proche de nous, plus nous sommes dans la joie; plus Il est loin, plus nous sommes dans la tristesse», a ainsi observé le Pape, ajoutant: «Un visage triste ne témoigne pas de la joie du Christ». 

François a ensuite souhaité attirer l’attention des fidèles sur la figure de saint Jean-Baptiste, dit le Baptiste, présenté dans l’Évangile du jour selon saint Jean. «La figure biblique la première et la plus expérimentée dans l’attente du Messie», relève l’évêque de Rome à son sujet. 

L'évangéliste Jean présente d'ailleurs Jean-Baptiste très solennellement: «Un homme est venu, envoyé par Dieu [...]. Il est venu comme témoin pour rendre témoignage à la lumière» (vv. 6-7). Le Baptiste est en effet le premier témoin de Jésus, «avec la parole et avec le don de la vie».

Résister à la tentation d’attirer l’attention sur soi

Tous les Évangiles s'accordent à montrer comment il a accompli sa mission en désignant Jésus «comme le Christ, le Messager de Dieu promis par les prophètes». «Il était un leader en son temps», explique le Souverain Pontife, précisant combien sa renommée s'était étendue à toute la Judée, et au-delà, jusqu'en Galilée. Mais, pourtant, a fait remarquer le Pape, «il n'a pas cédé un seul instant à la tentation d'attirer l'attention sur lui-même: il l'a toujours dirigée vers Celui qui devait venir. Il disait même: "Je ne suis pas même digne de délier la courroie de ses sandales."(v. 27)».

Voici donc la première condition de la joie chrétienne développé par le Pape François: se décentrer de soi-même, et mettre Jésus au centre.

Un chemin d’amour et dépouillement

«Ce n'est pas une aliénation, car Jésus est effectivement le centre, il est la lumière qui donne tout son sens à la vie de chaque homme et femme qui vient au monde. C'est le même dynamisme de l'amour, qui me conduit à sortir de moi-même, à ne pas me perdre, mais à me retrouver comme je me donne, comme je cherche le bien des autres», a assuré le Primat d’Italie.

Jean le Baptiste a parcouru un long chemin pour venir témoigner de Jésus, mais ce chemin de la joie n'est pas une promenade, a continué le Pape. Au contraire, «il a tout quitté, même jeune, pour mettre Dieu à la première place, pour écouter de tout son cœur et de toute sa force sa Parole. Il se retira dans le désert, se dépouillant de toutes choses superflues, pour être plus libre de suivre le vent du Saint-Esprit».

Le modèle Jean-Baptiste

Le Pape convient bien sûr que certains traits de la personnalité de Jean-Baptiste sont uniques et non accessibles à tous, mais son témoignage est «paradigmatique» pour quiconque «veut chercher le sens de sa vie et trouver la vraie joie».

En particulier, affirme le Saint-Père, le Baptiste est un modèle pour ceux qui, dans l'Église, sont appelés à annoncer le Christ aux autres. Or, «ils ne peuvent le faire qu'en se détachant d'eux-mêmes et de la mondanité, non pas en attirant les gens à eux, mais en les orientant vers Jésus», a détaillé le Successeur de Pierre, concluant sa catéchèse tournant le regard vers la Vierge Marie. «Elle a attendu en silence la Parole de salut de Dieu; elle l'a entendue, l'a accueillie, l'a conçue. En elle, Dieu s'est fait proche. C'est pourquoi l'Église appelle Marie "Cause de notre joie"».