Sr Yolande Dufresne, s.n.j.m. (1929–2025) — Une femme de justice et de cœur

Montréal
Merci, Yolande!
-Par Benoît-Marc+
Chère Yolande*,
Apprenant ton décès par le journal, je viens exprimer ma gratitude pour ta vie riche et bien remplie.
Appartenais-tu à cette génération de femmes qui ont su prendre leur place en Église? En tout cas, tu t’étais donné une solide formation académique. De sorte que lorsque le jeune que j’étais à l’époque est arrivé au Tribunal, une pléiade de femmes solides, épanouies et joyeuses y oeuvraient : des Claire, Diane, Hélène sous la coordination de Suzanne en étaient les piliers. Jeannine y était juge. Et déjà depuis une quinzaine d’années, tu y représentais des personnes en demande. Je me souviens de ton entrain et de ta joie. Lorsqu’une cause semblait plus difficile, tu disais avec bonhommie : « On plaidera plus fort. » Et si aucune statistique n’existe à ce sujet, je ne doute pas que dans plus de 95% des cas, tu obtenais gain de cause pour les personnes qui t’avaient confié le mandat de les représenter.
J’ai toujours senti que ton but n’a jamais été d’avoir raison pour avoir raison. Mais de simplement aider des personnes qui s’adressaient au Tribunal à faire un bout de chemin, à trouver dans ce processus une certaine paix, un équilibre de vie, un élan pour l’avenir. Grâce à toi, je suis allé à la bonne école. Et ce sont ces valeurs qui motivent toujours aujourd’hui l’action du Tribunal.
J’ai prié avec toi ce matin avec les textes de la liturgie eucharistique du jour. On y lit ce passage d’évangile lorsque Jésus mentionne qu’il n’est pas venu abolir la Loi ou les prophètes. Mais qu’au contraire, les personnes qui les observent seront déclarées grandes dans le royaume des Cieux.
J’ai côtoyé et appris d’une grande femme. Et j’en suis reconnaissant.
*Sœur Yolande Dufresne, s.n.j.m., a, entre autres, été avocate ecclésiastique au Tribunal régional de Montréal.
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